Mgr Giorgio Lingua a présidé une messe à Medjugorje

Date: 17.07.2024.

Le dimanche 14 juillet 2024, le nonce apostolique en République de Croatie, Mgr Giorgio Lingua a présidé la messe du soir sur l'autel extérieur de l'église Saint-Jacque à Medjugorje. Les concélébrants étaient: Mgr Aldo Cavalli, visiteur apostolique à caractère spécial pour la paroisse de Medjugorje; Mgr Brendan Leahy, évêque du diocèse de Limerick en Irlande; le Père Jozo Grbeš, provincial de la province franciscaine d'Herzégovine; le père Miljenko Šteko, gardien de l'Institut international Antonianum de Rome; le curé de Medjugorje, le père Zvonimir Pavičić ainsi que 34 autres prêtres.

Dans son homélie, il fit référence aux lectures de la messe, il parla d'Amos, qui fut chassé à cause de ses prophéties et se défendit en disant: «Je n’étais pas prophète ni fils de prophète; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit: “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël!“

"Amos a tout quitté parce que le Seigneur l'a appelé. Ce n'était pas son travail, mais sa mission'', déclara Mgr Lingua et souligna deux réalités.

"La prédication d'Amos, qui trouble l’ordre public, sème la panique parmi les gens et déplaît aux autorités civiles et religieuses. Ceux-ci interviennent en ordonnant de l’expulser. La seconde réalité est intérieure, elle est liée à la relation d'Amos avec Dieu. Cette relation fit naître en lui la certitude que Dieu est Celui qui l'a appelé et envoyé. Cette autre réalité est évidente pour lui mais personne d'autre ne peut la voir et ne peut la vérifier, il n'y a aucun critères objectifs ni signes visibles pour tous qui la confirment'', déclara Mgr Lingua en soulignant que ces deux réalités sont présentes dans la vie de chacun de nous.

"D'un côté, il y a les paroles que nous disons et les actes que nous faisons, que tout le monde voit et sur lesquels on peut juger. D’un autre côté, chaque homme et chaque femme a une relation personnelle, intime et secrète avec Dieu. C'est le dialogue avec le mystère éternel que l’on crée dans notre conscience, il est invisible mais non moins réel. C'est pourquoi devant la conscience de chaque personne il faut avoir de l’humilité et une attitude de grand et profond respect, car la relation avec Dieu est unique et irremplaçable en chacun et se déroule dans le secret » déclara Mgr Lingua, en soulignant que: «cette réflexion a une signification profonde pour ce qui se vit ici à Medjugorje''. "Il y a une réalité extérieure, objective et visible, que personne ne peut nier, comme l'afflux de pèlerins qui viennent du monde entier, et dont beaucoup redécouvrent leur foi, changent de vie et commencent à aimer Dieu et leur prochain. Dans un certain sens, c’est bouleversant, comme la prédication d'Amos, qui touchait les gens et inquiétait les autorités.

Ensuite, nous avons la réalité intérieure, la réalité cachée qui n'est connue que de celui qui en fait l'expérience et lui seul sait d'où elle vient. Lorsqu’on en parle, on n’arrive jamais à le transmettre pleinement. Nous devons tous aborder l'œuvre de Dieu avec humilité et respect, sans préjugés dans le cœur et dans l’esprit.

L'Église, qui est Mère et Maitresse, a la tâche exigeante de discerner afin que personne ne soit trompé, tout en étant de bonne foi. Les croyants ont le droit d’être orientés parce qu’ils se demandent : Est-ce que ce qu’on me dit est vrai ou non ? Est ce que ce que je vois et entends est réalité ou illusion ? Est-ce conforme à la Révélation ou est-ce une tromperie ?'', déclara le Nonce Lingua, tout en faisant  référence aux normes de discernement des phénomènes surnaturels publiées en mai par le Dicastère pour la doctrine de la foi.

Il déclara que « le plus haut degré de reconnaissance que l'Église puisse accorder est le nihil obstat, c'est-à-dire qu'après une étude minutieuse et à long terme des manifestations visibles, elle pourra déclarer qu'il n'y a aucun élément opposé à la doctrine et morale de l'Église et qu'il n'y a donc aucune entrave à l'adhésion libre et personnelle à de tels phénomènes et aux messages qui y sont transmis'', il ajouta qu'en lisant ce document pour la première fois il pensa que les autorités de l'Église voulaient se laver les mains pour ne pas avoir à se positionner par rapport à des sujets aussi sensibles.

"Puis j'ai réalisé qu'il s'agissait, au contraire, d'une attitude de grand respect pour la conscience individuelle qui, comme le dit le Concile Vatican II, est le coeur le plus secret et le sanctuaire de l'homme où il est seul avec Dieu et dont la voix retentit dans l'intime. Personne d’autre ne peut pénétrer et juger la conscience individuelle. Seules les actes et les phénomènes extérieurs peuvent être vus et jugés, mais pas la relation personnelle des personnes avec Dieu", déclara Mgr Lingua, en soulignant qu'il n'y a qu'une seule révélation finale et certaine, c'est celle qui a eut lieu en le Fils de Dieu.

"La vie et les paroles du Christ sont le seul critère universel et final de la révélation de Dieu à l'homme. Cependant, même si tout a été dit par le Verbe qui s’est fait chair, cela ne veut pas dire que tout a déjà été compris », déclara Mgr Lingua.