TUCEPI 1996

SÉMINAIRE DE PRIÈRE ET DE FORMATION

Pour les responsables des centres de paix, des groupes de prière et pour les organisateurs de pèlerinages

17 – 21 mars 1996

PROGRAMME

Impulsions pour la lecture de l’Écriture Sainte » (Kurt Knotzinger)
Entrer dans le 21ème siècle avec la Gospa » (Dr fr. Ljudevit Rupčić, ofm)
Les groupes de prière dans le mouvement de prière marial » (Dr fr. Slavko Barbarić, ofm)
Centre d’Informations "MIR" Medjugorje » (Mr. fr. Miljenko Stojić, ofm)


PRÉSENTATION DES CONFÉRENCIERS

Kurt Knotzinger estné en 1928 à Vienne, Autriche. Après des études de théologie et de musique, il est engagé pendant douze ans comme prêtre de paroisse. Depuis 1966, il est aumônier et professeur de théologie au Séminaire et au Lycée à Sachsenbrunn, archidiocèse de Vienne.

Dr. fr. Ljudevit Rupčić, ofm est né en 1920 à Hardomilje, Ljubuški. En 1939, il entre dans l’ordre franciscain dans la Province d’Herzégovine et est ordonné prêtre en 1946. Il termine ses études de théologie à la Faculté de théologie de Zagreb en 1947 où il obtient le doctorat en 1958 et l’habilitation à l’enseignement supérieur en 1971. De 1958 à 1988, il enseigne l’exégèse du Nouveau Testament à la Théologie franciscaine à Sarajevo et à la Faculté de théologie de Zagreb. Sous le régime communiste yougoslave, il est emprisonné en 1945 et en 1947, puis de 1952 à 1956. De 1968 à 1981, il est membre de la Commission théologique auprès de la Conférence épiscopale d’ex-Yougoslavie. Il traduit le Nouveau Testament en croate depuis l’original, traduction qui a connu de nombreuses éditions. Il publie de nombreux livres, études et articles en croate, en allemand, en italien, en français et en anglais. Il intervient aux nombreux congrès et symposiums en Europe et en Amérique.

Dr fr. Slavko Barbarić, ofm, est né en 1946 à Dragićina. Membre de la Province Franciscaine d’Herzégovine. Il étudie la Théologie à Visoko, à Sarajevo et à Schwaz (Autriche), et est ordonné prêtre en 1971. En 1982, il obtient son doctorat en pédagogie religieuse. Depuis, il est à Medjugorje, où il écrit de nombreux livres et articles de spiritualité. Il travaille au Sanctuaire, anime de nombreuses retraites, conférences et rencontres sur les événements de Medjugorje dans de nombreux pays du monde.

Mr. fr. Miljenko Stojić, ofm, né en 1960 à Dragićina. Il étudie la théologie à Zagreb, à Jérusalem et à Sarajevo, puis est ordonné prêtre à Mostar en 1987. A l’Université pontificale « Antonianum » à Rome, il obtient, en 1991, une licence en spiritualité chrétienne et franciscaine. En tant que prêtre, il a servi dans diverses paroisses et, un certain temps, comme maître des scolastiques. Pendant la guerre, il a été aumônier militaire. Il anime des retraites spirituelles. Il est écrivain, membre de l’Association des écrivains croates. Il vit et travaille à Medjugorje, où il est actuellement vicaire paroissial et directeur du Centre d’Information « Mir ».

DÉCLARATION

Le 3ème rencontre internationale des animateurs des groupes de prière, des centres de paix et des pèlerinages de Medjugorje, s’est déroulée à Tučepi du 17 au 21 mars 1996. Elle a réuni environ 100 animateurs de 17 pays, deux voyants et les prêtres qui travaillent à Medjugorje. À la fin de la rencontre, la déclaration suivante a été adoptée :

Ayant en vue la situation actuelle de l’Église et du monde, nous avons cherché dans la prière le chemin à prendre pour entrer avec Notre Dame dans le 21ème siècle. Les conférences et nos échanges par groupes linguistiques nous ont conduits aux conclusions que nous désirons partager avec les groupes de prière, les centres de paix et les pèlerins du monde entier, et avec la paroisse de Medjugorje :

L’avenir, aussi incertain soit-il, est entre les mains de Dieu. Et pourtant, Dieu attend que nous participions à son avènement, afin qu’il soit plus sûr et plus humain. Notre Dame, quant à elle, appelle chacun à la conversion totale à travers les paroles de son Fils. (Messages de juin 1990 et de juillet 1991)

« Lisez l’Écriture Sainte, mettez-la en pratique et priez pour comprendre les signes des temps. » (Messages de juin 1991 et d’août 1993) Les messages de la Gospa à Medjugorje sont un appel urgent à vivre l’Évangile de son Fils.

La Gospa désire que des groupes de prière soient fondés dans le monde entier : ces groupes permettront à leurs membres de s’ouvrir à l’Esprit de Dieu pour reconnaître dans la Bible la Parole de Dieu pour notre temps, et de découvrir dans la prière la manière de la mettre en pratique.

Les groupes de prière devraient être le cœur et l’âme de nos communautés paroissiales, une source de confiance, de paix et d’amour en action.

Le Centre d’Information « MIR » et toutes ses composantes : les archives, la librairie, le Bureau d’informations, le Bulletin de Presse, le Robofax, Internet, BBS et bientôt la radio, sont conçus pour être au service des pèlerins, des centres de paix et des groupes de prière.


CONFÉRENCES

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Kurt Knotzinger

IMPULSIONS POUR LA LECTURE DE L’ÉCRITURE SAINTE

INTRODUCTION

Les messages de Medjugorje nous appellent à quatre reprises à lire l’Écriture Sainte. Le message du 18 octobre 1984 dit : « Aujourd’hui, je vous invite à lire la Bible chaque jour dans vos maisons. Elle doit être exposée dans un endroit visible pour vous inviter toujours à la lecture et à la prière. » Un autre message reprend cette même invitation : « Chaque famille doit prier et lire la Bible ensemble ! » (14 février 1985) Deux autres messages expliquent l’importance de la lecture biblique : « Priez et lisez l’Écriture Sainte, pour qu’à travers elle, vous puissiez découvrir le message qui vous est adressé à travers ma venue. » Et puis : « Lisez l’Écriture Sainte, vivez-la et priez-la, pour que vous puissiez reconnaître les signes de ce temps. » (25 juin 1991 et 25 août 1993)

Un séminaire de formation pour les animateurs des groupes de prière et des pèlerinages à Medjugorje ne devrait jamais oublier de parler de la pratique de la lecture biblique, car les personnes désireuses de cheminer conformément aux messages de Medjugorje posent toujours des questions à ce sujet. La question la plus fréquente concerne la prise de conscience que les messages ne disent rien de nouveau sur la foi, et qu’ils ne se réfèrent pas aux événements d’actualité. Les voyants redisent inlassablement que toutes les réponses aux questions que l’on voudrait poser à la Gospa se trouvent dans la Bible. Pourquoi alors la Gospa donne-t-elle des messages, si de toute façon tout est contenu dans les Écritures ?

Les messages appellent avec insistance à la lecture de la Bible et renvoient ainsi à ce que Dieu nous dit à travers la parole révélée. L’Écriture Sainte est la charte - le fondement de notre foi dans le double sens du mot : elle nous dit ce que Dieu nous a révélé sur lui-même et ce qu’Il nous conseille pour nous, mais elle est également un document qui nous engage par écrit. Dans la louange et l’action de grâce, la Bible raconte les œuvres de Dieu et sa gloire éternelle ; elle nous indique le chemin du salut et la manière d’être de plus en plus unis à Dieu et les uns aux autres, la manière de devenir le peuple de Dieu... Il est important que les groupes de prière qui se sont formés dans de nombreux lieux et qui lisent l’Écriture Sainte ensemble aient un accompagnement avisé. L’introduction théologique à la Bible présuppose la prise de conscience du fait que l’Écriture Sainte est la Parole de Dieu exprimée à une époque lointaine, dans un langage humain et dans un milieu culturel qui nous sont étrangers. Pour bien la comprendre, il faut donc connaître le contexte, le langage et les conditions de vie de l’époque. Le texte biblique doit aussi être reconnu comme la Parole de Dieu pour notre temps, il doit être actualisé : ce n’est qu’ainsi qu’une interprétation correcte devient possible. L’ignorance de ces éléments implique le risque de s’empêtrer dans des erreurs fondamentalistes. Le but le plus important de toute fréquentation de l’Écriture Sainte restant l’approfondissement de la foi, nous sommes appelés avec insistance à ne jamais séparer la lecture de l’Écriture de la prière. La Bible n’est pas un roman, elle nous aide à prier et nous indique le chemin de vie. Dans les groupes de prière de Medjugorje, les membres invoquent l’Esprit Saint avant d’aborder la lecture de la Bible, car Jésus a promis : « Je vous enverrai un autre défenseur qui sera toujours avec vous, l’Esprit de vérité » (Jn 14,16ss), « c’est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit ». (Jn 14,26). Les invitations de la Mère de Dieu ne disent rien d’autre : pour comprendre, il nous faut prier pour recevoir le don du Saint-Esprit. À plusieurs reprises avant la fête de la Pentecôte, la Gospa nous a appelés à la prier pour l’effusion de l’Esprit Saint, esprit de prière et de vérité, et à nous ouvrir à l’Esprit Saint qui nous éclairera et rendra capables de témoigner de sa présence à Medjugorje.

L’expérience montre que les difficultés principales concernent la lecture de l’Ancien Testament. Il est important d’indiquer que la plupart des livres de l’Ancien Testament sont le fruit d’une longue période de transmission orale : Dieu s’est révélé aux patriarches et aux prophètes qui ont transmis ce qu’ils ont reçu oralement, mais aussi par écrit. Les scribes du Peuple de Dieu ont médité dans la prière, ont expliqué et ont commenté la Parole de Dieu reçue, jusqu’à ce que, plus tard, elle soit définitivement mise par écrit et ainsi transmise jusqu’à nous. Cette Écriture a été reconnue par Jésus et par l’Église primitive comme Écriture Sainte, et a été transmise par l’Église en tant que telle. L’Ancien Testament a annoncé Jésus et a préparé sa venue. Certains passages ne sont compréhensibles que dans le contexte de l’époque. Jésus a dit à ce sujet : « Il a été dit aux anciens ... mais moi je vous dis ... ». La Révélation de Dieu trouve son accomplissement, et tout ce qui a été révélé son explication, seulement dans le Nouveau Testament. Si l’on n’arrive pas à avancer dans la compréhension de certains passages difficiles, il sera toujours nécessaire de se renseigner auprès des personnes compétentes.

Dans la lecture biblique, il est bon de faire une lecture suivie qui facilite la compréhension du contexte, tout en sachant qu’une telle lecture n’est qu’une possibilité parmi d’autres, et qu’elle ne doit jamais être comprise comme un ordre. Les occasions particulières et les temps liturgiques forts font appel à la lecture des textes appropriés. En ce qui concerne les prêtres et les religieux qui suivent les lectures proposées par le bréviaire, il est plus profitable de consacrer plus d’attention aux lectures obligatoires, de lire les textes en les méditant ou de rechercher les commentaires de ces textes pour parvenir à une meilleure compréhension, que de faire une lecture suivie.

La liturgie de la messe est particulièrement importante. Selon la Constitution dogmatique du Concile Vatican II « Sur la Liturgie », la célébration de la liturgie eucharistique doit être le sommet et la source de notre vie de foi. Dans la célébration de la messe, il ne s’agit pas seulement de la réactualisation de l’œuvre de la Rédemption, mais également du fait que nous sommes rassemblés autour du Christ, à l’écoute de sa parole qui nous est adressée. À la maison, nous pouvons tranquillement relire les passages entendus, y réfléchir et les mettre en relation avec l’homélie, s’il y en a eu. Il est également possible de se préparer pour la célébration de la messe en lisant préalablement les lectures du jour. Le message du 25 août 1993 pourrait être considéré comme une synthèse de tous les messages : « Lisez l’Écriture Sainte, mettez-la en pratique et priez, afin de pouvoir reconnaître les signes de ce temps. »

Certains prêtres utilisent les messages de Medjugorje comme une précieuse source lors de la préparation de leurs homélies. Les messages en soi sont déjà comme des prédications qui reprennent les révélations données dans la Bible. On y trouve des formulations vraiment bien adaptées à la diffusion. Il est légitime de les utiliser pour la préparation des homélies, parce qu’ils correspondent au message central de l’Évangile. Paul Zulehner, professeur de théologie pastorale à l’université de Vienne, a déclaré que « Medjugorje n’éloigne pas mais, ramène à la Bible. C’est pour moi un des critères théologiques les plus importants pour affirmer que Marie n’est pas le point d’arrivée mais celle qui indique le chemin. »

Il est toujours bien de s’en tenir tout simplement à la Parole de Dieu, de la méditer et de la laisser agir en soi dans la prière. Pour cela, la Mère de Dieu peut nous servir de modèle. Dans l’Évangile de Luc, nous lisons à deux reprises qu’elle « gardait ces paroles et ces événements dans son cœur et les méditait » pour en comprendre la signification. La Parole de Dieu doit ainsi pénétrer le cœur des hommes et y porter du fruit. Lorsque nous prenons la Bible pour la lire, elle n’est plus un livre ordinaire, mais le message que Dieu veut adresser personnellement au lecteur ou à l’auditeur. Écouter le passage comme si c’était la première fois permet de mieux percevoir le sens des paroles. Celui qui accorde ainsi toute son attention au texte biblique y cherche la vérité cachée et reconnaît que la lumière du Saint Esprit est indispensable pour cela. La lecture devient ainsi prière, et le cœur se tourne de plus en plus intensément vers Dieu. Les messages de Medjugorje parlent dès le début de cette attention à Dieu, de cette « conversion du cœur ». Qui lit ainsi l’Écriture Sainte désire de plus en plus comprendre et appliquer ce qui lui est concrètement demandé. La lecture biblique devient ainsi un temps consacré à la prière, mais aussi un temps d’action, de mise en pratique inspirée et portée par les paroles bibliques.

Qui lit la Bible à partir des messages de Medjugorje, tout comme celui qui lit les messages à partir de la Bible, découvrira des parallèles. À titre d’exemple, voici quelques textes. Il faut mentionner la similitude des débuts. Au « début de l’Évangile de Jésus Christ » (Mc 1,1 et 1,15) nous lisons : « Croyez à l’Évangile » et « Le Royaume de Dieu est proche ». L’appel à la foi et à la prise de conscience de la proximité du Royaume de Dieu redevient une réalité à Medjugorje. Ici aussi, les événements ont commencé par un appel à la conversion, ici aussi, on peut expérimenter la proximité du Royaume de Dieu qui se répand à partir de ce lieu. Jean-Baptiste, envoyé par Dieu, a proclamé l’appel à la conversion (Mc 1,15), les événements de Medjugorje ont commencé en la fête de Jean-Baptiste. Le fondement des messages adressés au monde à partir de ce lieu est précisément l’appel à la conversion. La prière et le jeûne sont soulignés comme des pas à faire sur le chemin de la conversion ; c’est précisément ce que Jésus lui-même a conseillé aux siens. (Cf. Mt 5,5-8 et Mc 9,29). Au sujet de la prière, l’Évangile, comme les messages, dit que nous ne devons pas nous lasser, car dans la prière nous nous adressons à Dieu. Ici et là, le jeûne est considéré comme indispensable, parce qu’il nous libère des liens qui nous attachent à ce qui est passager et nous rend disponibles à Dieu et à ses demandes. La paix, un don de Dieu et un fruit de l’effort des hommes, est extrêmement importante dans la révélation biblique comme dans les messages de Medjugorje. La paix est présentée comme une tâche à accomplir, car l’Évangile déclare « Bienheureux les artisans de paix » (Mt 5,9), mais aussi, et sans équivoque, comme venant de Dieu (Ps 29,11) : « Le Seigneur bénit son peuple dans la paix ». Paul, à son tour, donne sa bénédiction en disant : « Que le Seigneur de la paix vous donne la paix » (2 Th 3,16). Les messages de Medjugorje soulignent la même chose : l’importance de l’action personnelle en faveur de la paix, mais aussi la nécessité d’implorer Dieu, afin qu’Il accorde la paix.

Tout cela n’est pas un supplément ou une nouvelle étape de la Révélation, mais un appel à réaliser dans la vie ce que la Parole de Dieu a déjà dit dans l’Écriture Sainte. La spécificité des messages de Medjugorje consiste dans le fait que la Mère les adresse à ses « chers enfants ». En tant que Mère des chrétiens et Mère de l’Église, Marie nous rappelle avec amour et insistance l’Évangile de son Fils.

Sœur Emmanuel de la Communauté des Béatitudes a fait remarquer une signification très actuelle des messages de Medjugorje, précisément en lien avec les Écritures. Elle envoie régulièrement à l’Abbaye Blanche des nouvelles de Medjugorje, diffusées dans le monde entier à partir de ce lieu. Le 15 janvier 1994, elle écrit : « À notre époque, nous sommes envahis par une confuse et angoissante marée de prophéties contradictoires. Nous remercions la Gospa de nous conduire à la source de la vraie foi, à la vivante Révélation de la Bible. »

Vicka s’adresse aux pèlerins disant : « La Mère de Dieu dit : "Prenez chaque matin la Bible, lisez quelques lignes et vivez-en au cours de la journée. Vous trouverez ainsi la réponse à tout ce que la journée vous réserve." » Cela ne signifie pas que nous devons attendre que la lecture de l’Écriture Sainte nous donne les réponses à nos questions sous forme d’éclairs, mais que la personne qui lit régulièrement la Parole devient de plus en plus imprégnée par l’Esprit de Dieu qui parle à travers l’Écriture, et trouve ainsi les réponses aux questions que la vie entraîne. Il n’est pas vrai que la Bible donne instantanément des réponses à chaque problème.

LES MESSAGES SE RÉFÉRANT AUX PAROLES BIBLIQUES

Les messages de Medjugorje nous adressent un appel urgent à vivre l’Évangile. Nous avons déjà parlé de l’appel à la conversion, le point de départ commun aux Évangiles et aux messages de la Mère de Dieu. Nous allons maintenant trouver d’autres parallèles entre la Bonne Nouvelle et les messages de Medjugorje.

« …qu’il leur fallait prier sans cesse et ne pas se décourager… » (Lc 18,1)

La Mère de Dieu explique elle-même le fait étonnant d’apparaître depuis si longtemps à Medjugorje. Elle dit : « Je veux vous apprendre à prier. » (12 juin 1985) Le but de son enseignement est la prière incessante. De manière itérative, nous sommes appelés à prier sans cesse. La prière perpétuelle est réalisée lorsqu’on est toujours amoureusement conscient de la présence de Dieu, lorsqu’on ne perd jamais le souvenir de Dieu de la conscience, quoi que l’on pense, dise ou fasse. Une telle attention à Dieu n’empêche aucunement une bonne implication dans les tâches de la vie quotidienne, au contraire : celui qui garde toujours le souvenir de Dieu reste conscient de sa responsabilité devant Lui en toutes ses actions et en toutes ses omissions. Il ne perd jamais confiance en son soutien et son aide, il sait que Dieu est là pour lui aussi. Cette attitude de prière continuelle présuppose tout de même des temps réservés uniquement à la prière, des temps où l’on se livre exclusivement et consciemment, toujours de nouveau, à Dieu. « Je vous prie, chers enfants, d’aller à la prière consciemment. » (28 novembre 1985) et « Chers enfants, vous n’aurez pas réalisé à quel point la prière est précieuse, tant que vous n’aurez pas dit de vous mêmes : maintenant c’est l’heure de la prière, maintenant rien d’autre n’a d’importance, maintenant personne n’importe, hormis Dieu seul. » (2 octobre 1986). C’est ainsi que la Mère de Dieu invite à la prière. Un temps régulier réservé chaque jour à la prière est dans un certain sens déjà une « prière perpétuelle » qui est reprise toujours à nouveau et qui, ainsi, ne cesse jamais. C’est dans ce sens que la Mère de Dieu nous appelle à commencer la journée par la prière et à la finir de même. Une telle habitude, si elle est une vraie prière, une prière faite avec le cœur, aboutit certainement à ce que la prière prenne la première place dans la vie. La Mère de Dieu ne nous y invite pas seulement individuellement, mais aussi en tant que famille. Elle veut que notre « journée devienne prière et abandon total à Dieu. » (4 septembre 1986). La prière est le thème principal des messages du jeudi et des messages du 25 du mois. Une fois, Marija a dédicacé un livre en écrivant que la Gospa disait chaque jour qu’il nous fallait prier. Et de rajouter : « Par la prière vous pouvez tout obtenir, même ce qui vous semble impossible. » Jésus dit la même chose à propos de la prière : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et vous l’obtiendrez. » (Jn 15,7) La Mère de Dieu a commencé son enseignement sur la prière en proposant aux voyants de dire certaines prières vocales - comme Jésus, qui a répondu à la demande des disciples : « Apprends-nous à prier » par le « Notre Père » (Lc 11,2). Le poids principal de l’enseignement de la Mère de Dieu consiste dans la demande de prier avec le cœur : « Chers enfants, aujourd’hui je vous invite à prier avec le cœur... » (2 mai 1985). Les voyants disent à quel point il est important de prier avec le cœur. Marija : « La Gospa nous enseigne à prier avec le cœur. Le cœur doit être présent dans ce que les paroles disent ». Et aussi : « Tout ce qui nous cause des soucis doit être déposé et remis en toute confiance, pour que nous soyons libres, pour que nous puissions prier avec un cœur léger. » A travers l’enseignement de la Mère de Dieu, les voyants ont appris à nouveau ce que la lettre aux Philippiens a déjà dit : « N’entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrés d’action de grâce, pour présenter vos requêtes à Dieu. » (Ph 4,6) La prière avec le cœur n’a pas pour seule conséquence des effets surnaturels, elle s’avère bénéfique aussi dans le domaine naturel : elle aide à surmonter la fatigue et donne la joie et le repos. Ce qui est décisif dans la prière, c’est l’attention amoureuse du cœur, c’est-à-dire de toute la personne, qu’il s’agisse des efforts des débutants ou de la vie de ceux qui sont déjà entrés dans la prière perpétuelle. « Ce qui est le plus important, c’est de prier avec le cœur. » (Marija). « C’est la vraie prière » (Ivan). Ce sont les témoignages de jeunes gens que la Mère de Dieu en personne enseigne à prier en vérité.

« ...peut être chassé seulement par la prière et le jeûne… » (Mt 17,14)

Pendant que Jésus était sur la montagne de la Transfiguration avec trois de ses disciples, d’autres ont fait l’expérience de l’incroyable pouvoir du Malin lors de la rencontre avec un possédé. Ce n’est que lorsque Jésus descendit et menaça le démon que celui-ci quitta le pauvre homme. Jésus dit aux disciples étonnés que cela ne pouvait être obtenu que par la prière et par le jeûne. (Mt 17,14-21) Les visions et les messages donnés à Medjugorje ne comportent pas de nouvelles vérités de foi : ils nous rappellent les vérités oubliées. N’est-il pas vrai que les chrétiens ont pratiquement oublié le jeûne et sa dimension d’arme efficace dans le combat contre le mal ? Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus explique longuement comment bien jeûner (Mt 6 16-18), il jeûne lui-même (Mt 4,2) et il justifie le jeûne fait au temps opportun (Mt 9,15). Dans le message de Medjugorje, l’appel au jeûne a trouvé sa place dès le commencement. Les voyants le lancent dès le début des apparitions. Cet appel revient régulièrement dans les messages du jeudi. La Mère de Dieu s’adresse ainsi à notre disponibilité la plus intérieure (il faut jeûner « avec le cœur », 20 septembre 1984). Elle nous motive en disant que notre jeûne contribue à la victoire sur le mal. Elle nous propose même la quantité, certainement significative, mais - pour une personne en bonne santé - tout à fait accessible : deux fois par semaine. L’appel au jeûne dans les messages de Medjugorje est une invitation, pas un commandement ; l’invitation qu’une mère aimante adresse à ses enfants, considérés capables de beaucoup, parce que l’enjeu est d’importance. Les six voyants nous ont surpris en 1982 par le message que même les guerres peuvent être arrêtées par la prière et par le jeûne. Déjà les prophètes de l’Ancien Testament appelaient au jeûne et à la prière en temps de guerre. Nous vénérons Marie comme Reine des Prophètes. Son invitation parvient en un temps marqué par les catastrophes et les dangers. Nous devons lui être reconnaissants d’attirer notre attention aux contextes que nous n’aurions pas reconnus de nous-mêmes. Il est également important que l’appel au jeûne soit toujours lié à l’appel à la prière. Seulement la prière, l’orientation vers Dieu, donne au jeûne sa vraie valeur et son efficacité. Un jeûne embrassé librement provoque plusieurs effets bénéfiques : il libère des dépendances et des liens et rend libre pour ce que Dieu veut donner. De nombreuses œuvres de charité ne deviennent possibles que lorsque nous devenons capables de renoncement. Celui qui jeûne contribue à la paix, au salut et à la victoire du bien.

« Heureux les artisans de paix ! » (Mt 5,9)

Le premier appel de la Mère de Dieu à Medjugorje était un appel à la paix entre Dieu et les hommes et entre les hommes. Dieu nous offre la paix. Nous devons collaborer avec Lui. À l’occasion du cinquième anniversaire du premier message, cet appel est relancé avec insistance : « Chers enfants, le Seigneur me permet de construire cette oasis de paix avec Lui. Je vous invite à la protéger pour qu’elle reste toujours pure. Il y en a qui détruisent la paix et la prière par leur négligence. Je vous appelle à témoigner et à contribuer par votre vie à garder la paix. » (26 juin 1986) Dès le début des événements, la Mère de Dieu s’est présentée aux voyants sous le nom de Reine de la Paix. L’Écriture Sainte dit que la paix est un don que Dieu accorde aux hommes : « Le Seigneur bénit son peuple dans la paix » (Ps 29,11). Il la donne (Is 26,3), elle vient de Lui (Ps 1,4). Dans ses lettres, Paul prie toujours Dieu pour la paix de la communauté (cf. Rm 1,7). À nous de la demander à Dieu, mais aussi de nous engager en sa faveur. « Chers enfants, je vous invite à contribuer à la paix par votre propre paix, pour que les autres, en voyant la paix, se mettent à chercher la paix eux-mêmes. Vous, chers enfants, êtes dans la paix et vous ne pouvez pas comprendre ce qu’est l’absence de paix. C’est pourquoi je vous invite à aider, par votre prière et par votre vie, à détruire le mal et à dévoiler la tromperie dont Satan se sert. Priez pour que la vérité puisse régner dans tous les cœurs. » (25 septembre 1986). C’est ainsi que la Mère de Dieu s’adresse à nous, en soulignant que notre action pour la paix commence par la paix en nous-mêmes, et que les racines de l’absence de paix se trouvent dans le mal, dans un cœur qui s’est trompé et dont l’erreur est provoquée par Satan. Les voyants répètent toujours que nous sommes appelés « à faire la paix », que nous sommes appelés à nous engager au service de la paix, à faire des pas qui aident à dépasser l’absence de paix. Il y a des valeurs auxquelles nous ne pouvons pas renoncer, que nous ne devons jamais abandonner, mais l’amour-propre et l’autojustification n’en font certainement pas partie : il faut se dépasser. Jésus a rendu la paix possible en se donnant lui-même sur la croix, « en sa personne, Il a tué la haine » (cf. Ep 2,14ss). Jésus, le Crucifié, nous est montré ici comme l’origine et la source de la paix. La Croix devient ainsi le signe de la réconciliation et de la paix. « Faire la paix » demande très souvent le consentement à porter la croix. C’est sans doute pour cette raison que la Mère de Dieu nous dit : « Chers enfants, priez pour la paix devant la croix ! » (6 septembre 1984). Cette prière nous aidera à dépasser notre faiblesse.

« Soyez dans l’action de grâce ! » (Col 3,17)

Dans presque tous les messages à Medjugorje, la Mère de Dieu remercie ceux qui répondent à son appel. Parfois, elle exprime sa reconnaissance pour d’autres choses : pour notre disponibilité à pleurer avec elle, pour nos prières, pour nos efforts et nos sacrifices, pour avoir mis ses messages en pratique dans notre vie. Elle remercie tous ceux qui font quelque chose pour elle. « Pour chaque réponse aux messages » (1er janvier 1987). La meilleure manière de comprendre la signification de ce remerciement est de le reconnaître comme m’étant adressé.

Un jeune garçon, très impressionné, voyant Marija Pavlović exposée sans arrêt à une foule de pèlerins, lui demanda un jour comment elle pouvait supporter une telle pression ? Marija répondit : « Si tu savais comment c’était lorsque la Mère de Dieu te remercie ! »

Ce n’est pas seulement à nous que la Mère de Dieu dit merci, elle remercie Dieu de lui avoir permis de venir à nous. Cette attitude de la Mère de Dieu nous rappelle que nous avons toutes les raisons d’être reconnaissants. La reconnaissance est liée à la prise de conscience : une personne reconnaissante prend conscience d’avoir reçu un don. L’apôtre Paul, dans la question rhétorique : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Co 4,7) nous rappelle l’amour de Dieu qui donne tout, jusqu’à se donner Lui-même. Les messages de Medjugorje nous rappellent notre devoir d’être reconnaissants. Il n’est pas question d’une reconnaissance purement formelle, car ce serait la fin de toute véritable reconnaissance ! La Mère de Dieu dit : votre vie devrait être une joyeuse action de grâces qui jaillit de votre cœur comme un fleuve de joie ! Nous devons remercier Dieu pour toutes les grâces reçues, même pour les choses les plus petites, afin d’être capables de dire merci dans les grandes choses. (25 septembre 1989, 25 août 1995, 25 octobre 1995)

Nous méconnaissons trop facilement les dons reçus. L’évangéliste saint Luc nous en parle dans le passage sur la guérison des dix lépreux. Sur la route de Jérusalem, ils s’approchent de Jésus et lui demandent de les guérir. Jésus dit : « Allez, montrez-vous aux prêtres ! » En chemin, ils sont purifiés. Un des dix, se voyant purifié, revient vers Jésus, louant Dieu à haute voix. Il se jette aux pieds de Jésus en le remerciant. Jésus dit alors : « Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Où sont donc les neuf autres ? Personne n’est revenu pour louer Dieu sauf celui-ci... ? » (cf. Lc 17,11-19).

Pour nous, il ne faut pas qu’il en soit ainsi. La Mère de Dieu nous appelle à vivre sans cesse dans l’action de grâce. On peut remercier par des signes extérieurs, en paroles, mais aussi par le jeûne et les bonnes œuvres. Notre attitude d’amour et de reconnaissance à l’égard de Celui qui nous accorde ses dons reste néanmoins décisive.

« Réjouissez-vous dans le Seigneur ! » (Ph 3,1)

Le christianisme est la religion de la joie ; le chrétien vit selon la Joyeuse Nouvelle apportée par le Christ. Jésus parle de l’accomplissement vers lequel Il nous conduit, en disant : « Votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera. » (Jn 16,22), et l’Apôtre nous dit, comme aux Philippiens : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous ! » (Ph 4,4).

Dans ses messages, la Mère de Dieu nous rappelle que nous avons toutes les raisons de rendre grâce. Le 25 août 1988, elle dit : « Chers enfants, aujourd’hui je vous invite à vous réjouir de la vie que Dieu vous donne. Chers enfants, réjouissez-vous en Dieu votre Créateur qui vous a créés si merveilleusement ! Priez pour que votre vie puisse devenir une joyeuse action de grâces... ». Marie sait cependant que notre joie est menacée : « Le diable est à l’œuvre pour vous enlever votre joie. Vous pouvez le désarmer totalement par la prière, et ainsi assurer votre bonheur. » (24 juin 1985). Elle promet également : « Vous allez expérimenter la joie dans la prière... » (28 mars 1985). Celle qui est entrée dans la joie de Dieu, la joie qui ne peut plus être perdue, nous invite : « Réjouissez-vous avec moi ! » (18 avril 1985).

« Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté ! » (2 Co 3,17)

Au sujet de la liberté, nous ne pouvons parler que d’une façon humaine et limitée. La coopération entre la toute-puissance de Dieu et la liberté humaine reste pour nous un mystère impénétrable. La liberté que Dieu nous donne est la condition qui nous permet de répondre par amour à son amour, car il n’est pas possible d’obliger quelqu’un à aimer. La liberté comporte le risque du refus. Dans une allocution au cours de sa visite pastorale à Vienne en 1983, le Pape Jean Paul II a constaté que « l’histoire de l’humanité était une histoire d’abus de liberté. »

Le message de Medjugorje nous appelle à arrêter d’en abuser ! Plus encore, la Mère de Dieu nous dit que Dieu a besoin de nous pour l’accomplissement de son plan de salut : « Sans vous, Dieu ne peut pas accomplir ce qu’Il veut. Dieu vous a donné à tous une volonté libre et vous disposez d’elle. » (30 janvier 1986). Cela veut dire que Dieu nous a accordé une partie de sa propre liberté, dont Il ne dispose plus ! Les appels de la Mère de Dieu dans les messages de Medjugorje soulignent notre liberté : « Je suis avec vous, mais je ne peux pas vous prendre votre liberté. » (7 août 1986). Nous devons agir « en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. » (1 P 2,16).

« Faites ceci en mémoire de moi ! » (Lc 22,19 ; 1 Co 11,24-25)

À la question de savoir quelle était la prière préférée de la Mère de Dieu, les voyants renvoient tous unanimement à la sainte messe. Le Concile nous a rappelé que dans la messe s’accomplit l’œuvre de notre salut, qu’elle est le sommet et la source de notre vie dans la foi. Elle inclut dans ses rites tout ce qui fonde notre vie chrétienne : se détourner du péché, écouter la Parole de Dieu et parler à Dieu, s’abandonner à Dieu, l’adorer et être envoyé en mission. Dans la célébration de la messe, nous rencontrons le Christ dans son Évangile et dans le Pain de Vie. Cette rencontre nous rend capables de rencontrer autrui chaque jour avec justesse, car le fruit de la sainte messe est aussi la paix. Un message résume tout cela : « La Sainte Messe doit être votre vie. » (25 avril 1988).

Medjugorje nous apprend à prendre du temps pour la sainte messe, à nous y préparer et à y réfléchir. Beaucoup de gens ne vont plus à la messe, parce qu’ils ne sont plus capables de vraiment y participer. « La Messe ne m’apporte rien » disent-ils alors. À travers Medjugorje, de nombreuses personnes ont repris conscience que la sainte messe est un temps qui nous est donné, où Jésus donne ses grâces. C’est pourquoi nous devons y aller avec amour et recevoir la messe avec amour, nous devons y participer plus activement. Un jour, alors qu’un pèlerin disait ne pas avoir de temps pour la Messe, la voyante Marija lui a répondu que tout cela dépendait des critères selon lesquels on employait son temps.

Nous renvoyons ici au message du 25 septembre 1995 qui invite à l’eucharistie : « Chers enfants, aujourd’hui je vous invite à tomber amoureux du Saint Sacrement. Adorez Jésus dans toutes les paroisses, c’est ainsi que vous serez unis au monde entier et Jésus deviendra votre ami. »

« Ceux à qui vous remettez les péchés, ils leur seront remis » (Jn 20,23)

La paix commence dans le cœur, dans la paix avec Dieu. Pour y parvenir, le Christ nous donne le sacrement de la réconciliation, la sainte confession. Là, où ce sacrement est donné et reçu, Jésus se penche sur l’homme pour accomplir ce qui est décrit à plusieurs reprises dans l’Évangile. Les paroles de Jésus deviennent efficaces : « Tes péchés te sont pardonnés, ta foi t’a sauvé, va en paix ! » (Lc 7 48-50) et « Va et désormais ne pèche plus ! » (Jn 8,11).

Les prêtres qui ont confessé à Medjugorje savent bien à quel point ces confessions représentent l’expression d’une vraie conversion. Après, il faut garder la paix reçue de Dieu. La confession régulière est une aide à rester fidèle pour continuer à vivre cette conversion.

La Mère de Dieu conseille la confession mensuelle (6 août 1982). Les nombreuses confessions à Medjugorje témoignent de la conversion de ceux qui ont perdu l’état de grâce et de l’aide que la confession apporte à ceux qui veulent répondre à l’appel de l’Écriture Sainte à croître dans le bien : « Croissez dans la grâce ! » (2P 3,18).

« Revêtez l’Homme Nouveau, qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté » (Ep 4,24)

Être chrétien signifie être appelé à la sainteté, à la communion vivante avec Dieu. C’est pourquoi, dans ses lettres, Paul s’adresse aux chrétiens comme à ceux qui ont été « appelés à être saints » (Rm 1,7 ; 1Co 1,2) et leur rappelle sans cesse le devoir de tendre vers la sainteté (1Th 4,3 ; 2Co 7,1). L’appel à la sainteté est également un des thèmes centraux des messages, il est adressé à tous « sans exception » (25 septembre 1988). Si Marie demande que nous « prenions le chemin de la sainteté » (25 juillet 1987), c’est par amour pour nous. Elle veut que nous soyons saints, elle veut nous revêtir de sainteté et nous conduire sur le chemin de la sainteté. C’est aussi la raison de sa si longue présence à Medjugorje. Elle qualifie ses messages de « semences de sainteté » (10 octobre 1985) et exprime ainsi que, tout en reconnaissant les efforts nécessaires de notre part, l’action de Dieu reste déterminante. Marie nous appelle à prier pour le don de la sainteté, et elle exprime la joie que lui procurent tous ceux qui cheminent vers la sainteté. (24 juillet 1986).

Ceux qui comprennent la sainteté seulement dans le sens d’être « élevé à l’honneur des autels » ne peuvent pas comprendre l’appel général à la sainteté. Comme l’Écriture Sainte, la Mère de Dieu comprend la sainteté comme une union de notre vie avec Dieu, fondée dans le baptême. Nous devons la développer de plus en plus dans notre vie, avec l’aide de Dieu, afin qu’elle trouve son accomplissement un jour dans la gloire du Ciel.

« Voici ta mère ! » (Jn 19,27)

La longue présence de la Mère de Dieu à Medjugorje est étonnante. Sa présence même est déjà un message. Nous y faisons l’expérience de sa présence maternelle auprès de nous, nous reconnaissons que le Ciel ne nous a pas laissés livrés à nous-mêmes en ces temps difficiles. Elle dit : « Chers enfants, aujourd’hui je vous invite à réfléchir à cela : pourquoi suis-je restée si longtemps avec vous ? Je suis la médiatrice entre vous et Dieu. C’est pourquoi, chers enfants, je vous invite à toujours vivre avec amour tout ce que Dieu vous demande. C’est pourquoi, chers enfants, vivez humblement tous les messages que je vous donne. » (17 juillet 1986)

Le Fils de Dieu a voulu entrer dans notre monde par Marie, et par Marie nous sommes invités à faire ce qu’Il nous dit. (Jn 2,5) C’est la mission et la tâche permanente de Marie. Pour les théologiens, Marie est le modèle de l’Église qui est, à son tour, appelée à apporter Jésus au monde et à enseigner le monde à mettre en pratique la parole de Jésus. Chaque membre de l’Église a également le devoir de trouver Jésus, de vivre selon sa parole et de conduire les autres vers Jésus. Medjugorje nous donne une nouvelle espérance par Marie qui nous dit : « Je suis votre Mère et je veux vous conduire vers Jésus. » Un prêtre de Medjugorje a résumé l’importance de Marie, s’appuyant sur l’expérience des jeunes voyants, disant : ils l’expérimentent comme une mère qui veut embrasser le monde entier.

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour, et qu’il me suive ! » (Lc 9,23)

La suite de Jésus implique un chemin et un but. Dans la prière finale de l’Angélus, il et question des deux : parvenir par la souffrance et par la croix de Jésus jusqu’à la gloire de la résurrection. C’est aussi la réponse à la question sur le sens ultime de la souffrance humaine. Une logique orientée seulement sur la vie d’ici-bas ne peut donner une réponse satisfaisante à la tension du désir inassouvi du bonheur. L’Évangile nous renvoie au-delà des limites posées par notre expérience et notre intelligence. Toute croix portée en union avec le Christ et dans l’abandon à Dieu prend part à la puissance salvatrice de la Croix du Christ. C’est pourquoi saint Paul écrit :

« …connaître le Christ avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances… » (Ph 3,10).

La Mère de Dieu ne vient pas à Medjugorje pour nous enlever la croix. C’est une Mère très réaliste qui n’offre pas des illusions à ses enfants. Elle connaît la nécessité salvatrice de la croix et de la souffrance, et elle nous invite à accepter avec amour les croix que la vie entraîne. Jésus porte la croix par amour pour nous, nous devons le suivre, avec nos croix, par amour. Le Vendredi Saint, le 5 avril 1985, la Mère de Dieu a dit : « N’ayez pas peur de porter la croix, mon Fils est là et il vous aidera. ». Marie nous invite à prier devant la croix aussi souvent que possible et à méditer les souffrances du Christ, et elle nous promet que, ainsi, nous recevrons des grâces particulières. Au cœur de nos peines, la croix deviendra pour nous une joie, pas une joie sentimentale ou affective, mais une profonde expérience de la foi.

Pour conclure ces réflexions, je voudrais attirer votre attention sur les personnes qui se mettent au service des malades, non seulement les médecins et les infirmiers, mais aussi tous ceux qui sont présents quand on a besoin d’eux. L’Évangile nous dit que Marie, avertie par l’ange, s’est rendue auprès de sa cousine Elisabeth qui, elle aussi, attendait un enfant. Marie, toute jeune, savait bien que sa cousine âgée avait besoin de son soutien. Et elle partit en hâte vers la maison d’Elisabeth. Le récit nous fait comprendre que la joie de pouvoir aider donne des ailes à ses pas. Nous tous, nous pouvons devenir des personnes disponibles à aider avec joie : si nous sommes bien-portants, nous pouvons nous mettre au service, et si nous sommes malades, nous pouvons offrir nos souffrances en union avec le Christ. La souffrance reçoit ainsi une force salvatrice, porteuse de grâces. Les personnes qui portent la croix peuvent s’unir à Marie qui dit dans un message : « Je suis avec vous et votre souffrance est aussi la mienne. Merci d’avoir répondu à mon appel. » (25.4.1992)

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Dr. fr. Ljudevit Rupčić, ofm

ENTRER DANS LE 21ème SIÈCLE AVEC LA GOSPA

L’humanité ne peut se fixer au temps présent, parce que l’avenir est inéluctable. Mais, va-t-elle y entrer ou bien y être précipitée ? L’avenir est inéluctable mais incertain ; néanmoins, Dieu et les hommes peuvent le rendre plus humain et plus sûr, et ils sont déterminés à y parvenir. Dans le présent, l’homme doit rencontrer Dieu et entrer en relation avec Lui. La qualité de cette relation sera déterminante pour son avenir.

Qu’il s’agisse de l’accueil ou du rejet, la relation de l’homme à Dieu détermine son destin. Car, l’homme est un être conditionné : il ne peut entrer en existence ni s’accomplir par lui-même, sans Dieu. Séparé de Dieu, et surtout en conflit avec Dieu, il ne peut que retomber dans le néant.

LA SITUATION PRÉSENTE

La situation présente de l’humanité est alarmante. Pour une bonne part, elle avance indépendamment de Dieu : non seulement sans Lui, mais contre Lui. Sans pour autant toujours nier son existence, elle nie sa qualité de valeur suprême. Cette attitude détermine l’action et l’avenir de l’humanité.

Aujourd’hui, l’homme accueille volontiers l’antique proposition de devenir dieu en rejetant Dieu, et renverse ainsi radicalement le cours de sa vie intérieure et le développement de son environnement. Il perd son authenticité et son état normal : il est pécheur. Ses œuvres sont les œuvres de péché, la récompense en est la punition. Son environnement vital, différent de celui offert à l’origine, se retourne contre lui, et il plonge de plus en plus, allant de mal en pis : du fratricide à la construction de la tour de Babel, de la tour de Babel au déluge. L’aboutissement en est sa propre décadence.

LE CŒUR DU PROBLÈME

L’histoire de l’humanité a montré que les hommes ont toujours connu une divinité. Faute d’accueillir le vrai Dieu, ils s’en créaient d’autres, toujours à l’image de l’homme. Pourquoi ? Parce que l’homme prend conscience de sa propre relativité et de la relativité de tout ce qui l’entoure, il se rend compte du fait que son fondement existentiel et le fondement existentiel de son environnement n’ont pas leur origine en eux-mêmes. Suite à cette prise de conscience, il est épris d’angoisse du néant et décide - passionnément et avec détermination - de se rassurer, de se donner des certitudes absolues. La peur du néant le pousse à faire un effort aléatoire : s’ériger en dieu, l’effort qui confirme sa faiblesse, son impuissance, son échec et son insuffisance.

L’homme n’est pas capable d’assurer son existence. Mortellement menacé et angoissé par le néant, il est en fuite de soi et du néant. Dans un tel état d’esprit, tout ce qu’il entreprend pour se rassurer tourne à la malédiction et au désastre.

Le désir de devenir dieu sans Dieu aboutit à la débâcle de l’être humain. La construction et la chute de la tour de Babel sont un témoin de l’aliénation radicale de l’homme séparé de Dieu et d’autrui. C’est une tentative stérile de donner un contenu au néant, de devenir sa propre source d’existence, de devenir dieu. Selon la Bible, avant d’être créé par Dieu, qui l’a modelé de la glaise du sol et lui a insufflé son haleine de vie, l’homme n’était que poussière. Après la chute, il retombe dans son état premier de poussière et ne peut se relever par sa propre force. Il est soumis aux lois de la terre et régi par elles. Il est poussière, et plus il essaie de s’en libérer, plus son état de faiblesse se manifeste.

L’homme cherche à fuir ce vide intérieur dans la fuite en avant, mais, séparé de Dieu et laissé à lui-même, il redevient ce qu’il était : poussière.

La peur et la menace de ce manque de l’être conduisent l’homme à faire les efforts de plus en plus grands pour se libérer par tous les moyens qu’il trouve à sa disposition. Ces moyens sont tellement interdépendants, que l’homme finit par se retourner contre lui-même. Il ne peut se libérer du néant devenu partie intégrante de sa nature. La fuite du néant reste au niveau du fantasme. Tout ce qu’il entreprend dans ce sens aboutit à l’échec et à la catastrophe.

LES CONSÉQUENCES DE CETTE ATTITUDE

L’histoire montre la grande faiblesse, l’impuissance, la peur de soi, la chute des hauteurs vers les profondeurs de l’abîme qui caractérisent l’homme et ses tentatives de s’affirmer, le conduisant au néant.

La crise de l’humanité est une expression de la crise de l’être. Les solutions politiques ou économiques ne peuvent pas la conduire vers une issue. L’avenir compris comme une « illusion » (Freud) ne peut apporter que la destruction et la déchéance de l’homme. La perspective du 21ème siècle est marquée davantage par les menaces que par les promesses de libération ou de salut.

La crise de l’homme est permanente, parce qu’il a perdu une de ses dimensions essentielles. Il essaie de trouver en lui-même ce qu’il ne peut trouver qu’en Dieu. Voilà son erreur fondamentale. Toutes les réformes et toutes les propositions offertes en dehors de Dieu conduisent l’homme vers de nouvelles déceptions et vers la décadence.

LE PÉCHÉ

La séparation de l’homme d’avec Dieu n’est certainement pas son état originel, mais le résultat d’un acte libre posé par l’homme. Empoisonné par le péché, redevenu poussière et soumis à ses lois, l’homme est incapable de s’en sortir par ses propres forces : par lui-même, il ne peut avoir accès à ce qui le dépasse, à ce qui ne peut être mérité ni obtenu, mais seulement reçu. Quand les premiers hommes furent chassés du Jardin d’Eden, ils sont allés vers l’Est, donc en direction opposée à la Terre Promise. Le Jardin d’Eden n’est qu’une image de l’homme relié à Dieu, et la sortie du Jardin, l’image de son état d’absence de Dieu. À cause du péché, l’homme s’est trouvé exilé dans un pays étranger, dans le désert, où il ne pouvait plus trouver ce dont il avait besoin pour vivre. Il avait perdu tout ce dont il avait besoin.

Ce chemin a conduit du fratricide jusqu’à la construction de la tour de Babel. Aujourd’hui, le chemin est le même, mais un peu plus moderne. Plus il est long, plus il éloigne de Dieu, et plus il implique des conséquences néfastes. La quête d’une réalité purement humaine est une voie sans issue. Ce n’est qu’avec Abraham que l’homme se remet à l’écoute de la Parole et prend résolument la direction indiquée par Dieu.

L’Histoire est donc faite par Dieu et par les hommes pécheurs. La bénédiction de Dieu et la malédiction, l’amour de Dieu et la pulsion vers le néant sont parallèles et contemporaines : Seth et Caïn, Noé et ses contemporains pervertis, se trouvent face à face.

Y A-T-IL UNE ISSUE ?

À la question de savoir s’il y avait, dans ce monde, un espoir légitime d’une amélioration, il faut répondre par l’affirmative, mais seulement à condition que l’homme retrouve sa relation à Dieu. Coupé de Dieu, il s’en éloigne toujours davantage pour finalement disparaître dans les ténèbres, la jungle, la haine, l’impuissance, la solitude et la décadence, mots qui décrivent la situation actuelle de l’humanité. S’appuyant uniquement sur ses propres forces, l’homme ne peut qu’être précipité dans l’avenir.

Y a-t-il une issue à la situation dans laquelle se trouve l’homme contemporain ? Oui, mais il doit adopter une autre logique que celle qui l’y a conduit, car il ne peut reprendre le même chemin pour en sortir. La réalité de la relation entre l’homme et Dieu est aujourd’hui malheureusement obscurcie. L’initiative qui conduit à l’existence de l’homme et à son accomplissement vient de Dieu qui est Amour, mais qui prend néanmoins en compte et présuppose un libre consentement et une libre collaboration. Sans Dieu, l’homme ne peut rien, et sans l’homme, Dieu ne veut rien, car Il l’a créé libre. C’est pourquoi l’avenir de l’homme sera un fruit de ce que Dieu désire et de ce que l’homme aura accepté ou refusé.

La position de l’homme contemporain n’est pas enviable. Dans son état actuel, détourné de Dieu et privé de la plénitude de son humanité, il ne peut pas s’aider lui-même. Mais Dieu le peut et Il le veut. Son plan passe par Marie, la Mère de Dieu et Mère « de tous les hommes, particulièrement des croyants » (Vatican II). Dieu l’envoie vers les hommes comme Reine des Apôtres, afin que, par son amour maternel et par sa grâce, elle puisse convaincre l’homme de l’amour de Dieu et de Son désir de le sauver. Dieu envoie Marie également pour appeler l’homme à accepter Son plan qui prend en compte les éléments particuliers et globaux, internes et externes, de la situation dans le monde. Dieu affirme et révèle les valeurs fondamentales : la valeur de Dieu et la valeur de l’homme. Les erreurs dans ce domaine provoquent les conséquences les plus néfastes pour l’homme. C’est pourquoi, le premier jour des apparitions à Medjugorje, la Gospa tient dans ses bras l’Enfant Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Elle dit ainsi, non seulement que Dieu existe, mais aussi qu’Il est devenu Homme à cause de l’homme. Dans la personne de Jésus se manifeste le lien le plus étroit entre Dieu et l’homme. Ils sont différents, mais inséparables. Privé de ce lien, l’homme est réduit à sa propre moitié et devient sa propre caricature, mot qui exprime la valeur qualitative de ses agissements. « Agere sequitur esse » : l’homme dépend de Dieu par son origine, par sa nature et dans son action. Ce lien est pour lui fondamental. Le devoir de l’homme d’être lui-même découle de cette même vérité. L’homme ne peut donc être homme qu’en lien avec Dieu. Il ne peut entrer dans l’avenir qu’avec Dieu. Sans Dieu, c’est la marche vers le néant. Cette apparition de l’Enfant Jésus dans les bras de Marie a eu lieu sur la colline appelée Crnica et non à l’intérieur de l’église. C’est un signe que l’apparition concerne tous les hommes, et non seulement les catholiques. Elle a en vue toute l’humanité.

La Mère de Dieu apparaît avec l’Enfant Jésus pour deux raisons fondamentales : la première, c’est l’attitude contemporaine tragique, théorique et appliquée dans la pratique, envers l’homme et envers Dieu ; la deuxième, c’est l’amour maternel de Marie qui ne peut rester indifférent aux conséquences catastrophiques de cette attitude erronée. Dès le début des apparitions, Marie a fait comprendre qu’elle était venue pour aider les hommes à sortir du grand danger dans lequel ils se trouvent. À ce propos, elle veut être reconnue par les hommes, afin qu’ils puissent comprendre et accueillir ce qu’elle dit comme un message venant du ciel. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la signification et la fréquence de tant de miracles qui se sont manifestés dans la nature et dans les personnes, miracles qui ont eu lieu par l’intercession de Marie.

LA PAIX

C’est dans ce sens que le message de paix de Notre-Dame embrasse et dépasse tout ce que l’homme peut désirer et réaliser. La paix n’est pas uniquement l’état des choses après une guerre, encore moins la détention des vaincus en esclavage, et encore moins l’état des morts. L’homme est fondamentalement incapable de parvenir à la paix par ses propres forces, il ne peut que l’accueillir comme un don, car la Paix, c’est Dieu Lui-même, devenu « notre Paix » (Ep 2,14) dans le Christ. La paix, c’est un besoin existentiel de l’homme, mais elle n’est pas le fruit de son œuvre ni de ses mérites. La Paix est un don qui attend que l’homme veuille l’accueillir.

Ce besoin de paix est lié à la nature humaine. Coupé de Dieu, l’homme ne peut ni être normal, ni se comporter humainement.

Un regard profond à l’intérieur du cœur humain nous fait deviner les désirs infinis qui l’habitent. À chaque désir correspond un bien susceptible de le satisfaire et de l’assouvir. Les désirs inassouvis provoquent les tensions, la nervosité, l’inquiétude et finalement une poursuite passionnelle du bien désiré, poursuite qui rend l’homme capable de ne reculer devant rien, d’utiliser tous les moyens pour y parvenir : il devient capable de se servir du mensonge et de la supercherie, d’appliquer la violence et même de provoquer la guerre.

Sans Dieu, l’homme ne peut trouver Dieu. Toutes les succédanées de Dieu conduisent l’homme à sa perte, le chemin qu’il prend sans Dieu ne le conduit nulle part, et les moyens employés s’avèrent contreproductifs.

Les désirs infinis, en premier lieu le désir de la vie, de l’amour, de la gloire et de la richesse, ne peuvent être assouvis à travers les biens limités, car un désir infini recherche un bien infini. Or, dans le temps et dans l’espace, tout est limité. Dieu seul est infini, Dieu seul peut assouvir le désir de l’infini. L’inquiétude cachée dans le cœur, inquiétude qui se transmet nécessairement à l’entourage, est un signe de l’absence de Dieu et de la frustration qui en découle. L’homme ne peut trouver la paix qu’en Dieu - mais en Dieu qui habite son cœur, et non en un Dieu situé uniquement au ciel ou dans une église.

L’absence de Dieu fait que le cœur devient un « repaire de brigands » émanant l’inquiétude, la haine, l’envie, les guerres et tous les autres maux. La paix est donc de la plus haute importance pour l’homme. La paix est le message le plus important donné par la Gospa à Medjugorje, le but vers lequel tout le reste converge. C’est pourquoi il est compréhensible que, le premier jour de sa venue, elle tenait l’Enfant Jésus dans ses bras. C’est la proposition, le cadeau le plus précieux que la Gospa apporte, et c’est pour cela qu’elle s’est présentée comme « Reine de la Paix ». Cette Paix, elle l’a enfantée et elle l’a offerte aux hommes.

À notre époque, Dieu est terriblement exclu du monde, et cette mise à l’écart entraîne les conséquences les plus terribles : décadence de l’homme, conflits familiaux, tensions internationales, des millions de personnes privées de droit et de travail, affamées et mourant dans la misère, la maladie et l’esclavage... La guerre muette menée contre des millions d’enfants dans le sein maternel est également une des conséquences de l’absence de Dieu. Plus encore, le professeur Balthasar Staehlin a constaté que l’absence de Dieu provoque également de nombreuses maladies modernes, comme la névrose, la psychose, la dépression...

La vraie raison d’un tel désordre qui règne dans le monde contemporain est le fait que Dieu ne soit pas à la première place dans le cœur de l’homme. Tant que Dieu ne recevra pas la place qui Lui appartient, la tragédie de ce refus continuera à nous conduire vers une fin du monde apocalyptique.

LA CONVERSION

Cette situation difficile, triste et irrésoluble dans laquelle se trouve l’homme dans le monde fait un urgent appel au retour à Dieu, et c’est précisément le grand message de la Mère de Dieu à Medjugorje.

La conversion, c’est le retournement de toute la personne : de son intelligence, de son cœur, de sa vie entière ; cela demande un virage radical, un changement total des points de vue, des anciens objectifs, des attitudes anciennes, et une orientation pleine de détermination vers Dieu. La conversion est le seul moyen pour que l’homme accablé par le péché trouve Dieu, et en Lui, la vraie paix. Il est donc compréhensible que la Gospa rappelle avec insistance : « Chers enfants, aujourd’hui encore je vous appelle à une conversion totale. Mettez votre vie dans les mains de Dieu ! » (25.1.88).

La conséquence du péché n’est pas seulement la séparation entre l’homme et Dieu, mais également la séparation de l’homme et de l’humanité tout entière. Sans conversion individuelle, il n’y a pas de conversion de l’humanité ; sans conversion, l’avenir ne peut que promettre une totale décadence morale et biologique. La Gospa dit à ce propos : « Chers enfants, j’invite chacun de vous à la conversion. Ce temps vous appartient. » Sans Dieu, les hommes et les peuples sont condamnés à la ruine. Une personne qui n’est pas convertie tourne le dos à Dieu ; son avenir, à la suite du péché, ne peut être que terrible. Or, un avenir qui ne promet ni la libération, ni le salut n’est pas un avenir, mais un enfer. La Gospa veut tous nous conduire à Jésus, car Il est le Salut. (25 juin 1994) Elle le fait par l’Église et dans l’Église, qui est le « sacrement du salut du monde » (Vatican II). Elle entre dans ce mystère en tant que Mère de l’Église, parce que le Christ, sur la croix, a confié le soin de tous ses membres à son amour.

Ceux qui excluent Marie du souci du salut du monde s’opposent donc à un commandement explicite donné par le Christ. Celui qui affirme ne pas avoir besoin d’une mère en a, en réalité, davantage besoin que d’autres. Quelle femme peut être mère sans enfanter, sans aimer ses enfants, sans s’occuper et se soucier d’eux, surtout quand ils sont en danger ? Or, le danger suprême est de se séparer de Dieu et ainsi d’avancer vers sa perte. La question de savoir pourquoi la Gospa apparaît devrait donc être remplacée par l’affirmation qu’elle doit nécessairement apparaître chaque fois qu’elle considère son intervention maternelle comme nécessaire.

L’Église se trouve dans une crise de croissance. Elle est de moins en moins un peuple en marche. Elle ne court plus le risque de devenir une institution rigide - elle l’est déjà. Les nuages sombres et lourds s’amassent à l’horizon. Le sel a perdu sa saveur, avec quoi salera-t-on ? Dieu n’a plus de valeur, Il est rejeté avec d’autres valeurs fondamentales. Même certains soi-disant disciples du Christ remettent en question Sa divinité. Il n’y a pas de danger que l’Église se paganise - elle l’est déjà pour une bonne part. Un homme, Paul de Tarse, a christianisé l’Europe. Aujourd’hui, des milliers d’évêques et de prêtres ne peuvent pas, ne savent ou ne veulent pas empêcher l’Europe de redevenir païenne. La peur, l’incertitude et la panique s’emparent des disciples et des apôtres du Christ. Marie les rassemble pour la prière, comme au moment de la crise après l’Ascension du Christ, pour invoquer et impliquer l’Esprit Saint. Marie dit : « J’ai choisi cette paroisse et je veux la guider. » (1er mars 1984) Et aussi : « Chers enfants, je veux que vous compreniez le sérieux de la situation et que beaucoup de choses dépendent de votre prière. » (25 juillet 1991) « Changez de vie, car vous avez pris un chemin de décadence ! » (24 mars 1992) « Je vous apporte la paix. Je suis votre Mère et Reine de la Paix. » (25 juillet 1988) Elle veut donner au monde cette paix qu’elle apporte. La paix, c’est Dieu, et c’est pourquoi elle ajoute : « Mettez Dieu à la première place dans vos vies pour qu’Il puisse vous donner la Paix... » (25 décembre 1991). Elle est venue pour conduire tous les hommes vers Jésus, « car Il est votre salut. » (25juin 1994) Mais puisqu’ils se sont éloignés de Dieu, elle dit à tout le monde : « Je vous invite à une conversion totale. » (25 juin 1990)

La Gospa a commencé la réforme de l’Église avec Jésus-Christ dans ses bras et par un évangile radical annonçant la foi, la conversion, la prière, le jeûne, la paix. Ses premiers auditeurs, témoins et collaborateurs, étaient des petits. « Mon Fils, Jésus-Christ, veut vous accorder des grâces particulières par moi » dit-elle le 17 mai 1984. La condition pour accueillir Dieu, c’est l’humilité, particulièrement évidente chez Marie. La grandeur prétendue et la vanité n’ont pas de consistance devant Dieu, mais représentent un obstacle à sa venue. Les grands et les orgueilleux ne sont pas prêts à accueillir Dieu ; le bruit de leurs paroles fait obstacle à l’évangile. Les petits, par contre, sont ouverts à Dieu ; ils Le cherchent et sont prêts à L’accueillir. C’est pourquoi Jésus a dit : « Si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». C’est pourquoi la Gospa entreprend son plan concernant le salut du monde précisément avec les enfants, petits ou grands.

Marie est un exemple de la distance critique à l’égard de tout ce qui, en Église, n’est pas comme cela devrait être. Elle ne s’épuise pas dans les attaques, les menaces ou les ordres, mais fait tout ce qu’elle peut, afin que tout soit comme cela devrait être. Elle sert, elle ne domine pas. Elle conseille, elle ne commande pas. Elle aime, elle ne condamne pas. Elle exerce une éducation maternelle à l’égard de l’Église. Elle est persévérante dans l’amour, dans la patience, dans les conseils, dans les rappels : c’est sa manière de critiquer et de conseiller l’Église qui a adopté les structures de pouvoir, d’autorité et de loi, à la place du service.

Ce n’est pas sans raison que Dieu cherche à aider son Église, qu’il tente de guérir l’homme et les structures ecclésiales précisément par Marie, puisqu’elle est la Mère de l’Église. Il est significatif que ce renouveau ait commencé par les laïcs. Marie et les voyants sont des laïcs. Ce n’est pas un hasard que les laïcs aient été les premiers à la reconnaître et à se joindre à son projet. Bien que, au fur et à mesure, d’autres en Église se soient joints à eux, les laïcs sont restés les premiers à diffuser les messages et les premiers à les mettre en pratique. Il s’agit de la remise en valeur du charisme des laïcs, charisme qui était presque éteint par les structures ecclésiales de notre époque. C’est en même temps un rappel que les laïcs sont aussi indispensables au renouveau de l’Église que la hiérarchie.

Hormis tout cela, privée de Marie et de ses qualités, l’Église ne peut vivre. Sans Marie et sa virginité, sa nuptialité, sa maternité, l’Église ne pourrait jamais être revêtue de tous ces attributs. C’est précisément en Marie que l’Église est sainte, immaculée et sans tâche. (Cf. Ep 5,27) L’Église ne peut être renouvelée, ni en bonne santé, privée de toutes ces qualités de Marie et des qualités de ceux qui les mettent en pratique. L’Église mettrait ainsi gravement en danger son innocence, et le Pape en personne a dû s’en repentir.

On sent la nécessité du renouveau dans l’Église, mais on prend les chemins qui le rendent impossible. Protestation, critiques et désobéissance aux exigences, même injustes, de l’Église ne sont que théoriques ; ce qu’il faut, c’est la pratique de la foi, de la conversion et de l’amour. Sans la pratique, le renouveau est impossible, quelles que soient les théories et les cadres choisis. Il faut revenir à l’évangile. La vraie libération trouve son unique point d’appui dans l’évangile. Chercher la libération en dehors de l’évangile conduit à de nouvelles erreurs et de nouveaux esclavages. Il est d’ailleurs scandaleux de poser la question de la libération à l’intérieur de l’Église qui annonce l’évangile !

Les membres de l’Église ont été gravement infidèles et tout le monde doit se convertir, dit la Gospa. Il n’y a pas d’alternative à cela, comme il n’y a pas d’alternative à l’évangile.

CONCLUSION

Pour être vraiment humain, l’homme d’aujourd’hui a grandement besoin de Dieu. Seulement avec le Christ, il pourra aborder un avenir humain. Alors, ce ne sera plus un avenir purement humain, mais un avenir christique, car c’est dans le Christ que Dieu a donné à l’homme la divinité et l’humanité. C’est dans le Christ que Dieu ouvre à l’homme son avenir.

Depuis le concile Vatican II, ni le monde, ni l’Église n’ont connu d’événement plus important que les apparitions de la Gospa à Medjugorje. Ce que le Concile a exprimé en théorie est mis ici en pratique et se réalise. C’est « la deuxième mi-temps » du Saint-Esprit qui, selon les paroles de Jean-Paul II, a créé au cœur de l’Église, à Medjugorje, un « centre spirituel mondial », où l’Esprit transforme les personnes petites et fragiles en une race de fidèles et de convertis pleins de courage, de « »tenaces » (archevêque Dyba), de « violents » dont parlent les évangiles.

A Medjugorje, la Gospa s’est présentée au monde entier pour arrêter la migration des peuples vers le néant et pour ouvrir, par ses messages évangéliques et par son service maternel, un chemin vers un avenir christique.

Privé de Dieu, l’homme n’est pas vraiment homme et ne peut avoir d’avenir humain. Privé de Dieu, l’homme se précipite vers l’avenir comme vers un abîme.

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Dr. fr. Slavko Barbarić, ofm

LES GROUPES DE PRIÈRE DANS LE MOUVEMENT SPIRITUEL MARIAL

I

Il n’y a pas de doute : de nombreux groupes de prière dans le monde entier ont été fondés par les pèlerins de Medjugorje en réponse à un désir explicite de la Vierge. Il est difficile d’en connaître le nombre exact, mais il s’agit de milliers. (Cf. René Laurentin, Eight years, 1989, Milford, Ohio, The Riehle Foudation, page 56)

Le premier groupe de prière a été formé le 4 juillet 1982, donc un an après le début des apparitions de la Vierge. Ce groupe subsiste encore, mais c’est un groupe tout à fait particulier. Selon le témoignage du voyant Ivan, la Vierge a appelé ceux qui le désiraient à se réunir pour prier ensemble, ajoutant qu’elle serait avec eux d’une manière spéciale. La Vierge avait également appelé à la création de groupes de prière dans toutes les communautés paroissiales, pour que leur prière l’aide à réaliser les plans que le Seigneur lui avait confiés. Le groupe se réunissait au début trois fois par semaine sur le Podbrdo : le lundi, le mercredi et le vendredi. Pendant la prière, la Vierge apparaît et donne de brefs messages. Ivan, Marija et Vicka la voient, mais Ivan seul peut lui parler et entendre ses messages. Lorsqu’Ivan a un empêchement, il est remplacé par Marija, et lorsqu’elle-même est absente, par Vicka. Les rencontres sont parfois réservées seulement au groupe, constitué d’une quarantaine de personnes, parfois ils sont ouverts à tous. En ces derniers temps, les rencontres ont lieu deux fois par semaine, le lundi et le vendredi, et depuis peu, le mardi et le vendredi.

Ces rencontres sont très simples : le chapelet, les chants, la lecture de l’Écriture et des messages. Elles se déroulent habituellement en plein air, indépendamment des conditions météorologiques, sur le Podbrdo et parfois sur le mont Križevac.

Les rencontres de ce groupe de prière revêtent donc une signification en lien avec le projet que le Seigneur a confié à Marie, son humble servante, mais sont également importantes pour la croissance spirituelle de chaque membre du groupe.

Interpellé au sujet de sa participation au groupe de prière, le voyant Ivan a répondu : « Participer au groupe de prière en ces temps est très important pour moi... J’apprends à prier en groupe et je ne peux imaginer ma croissance spirituelle sans le groupe de prière. »

II

Un deuxième groupe de prière a été fondé par Jelena Vasilj en mars 1983. A cette époque, c’était une jeune fille âgée de dix ans qui avait, et qui a encore, l’expérience des locutions intérieures. Selon son témoignage, la Gospa lui parle et l’enseigne. Ce groupe se réunissait dans les locaux de la paroisse après la messe du soir. Le groupe était accompagné par le père Tomislav Vlašić et, de temps en temps, par d’autres prêtres. Pendant la rencontre – constituée de prières tout simples et de chants - la Gospa donnait des messages au groupe par l’intermédiaire de Jelena, et lui apprenait à prier. Sur trois rencontres hebdomadaires, une était offerte aux intentions de l’évêque local, une autre revêtait la forme de partage des expériences.

Ce groupe se retrouvait régulièrement jusqu’en 1987. Les membres devaient s’engager à ne prendre aucune décision vitale pendant quatre ans. Lorsqu’une partie du groupe est partie en Italie avec le P. Tomislav Vlašić, les membres restés à Medjugorje ont continué à se réunir pendant un certain temps encore, ça s’est arrêté. Actuellement, sous l’impulsion du père Tomislav, une communauté appelée « Reine de la Paix - tout à Toi - par Marie à Jésus » est en train de se créer. Elle est juridiquement reconnue « ad experimentum » par un évêque en Italie. Il y a des candidats, des postulants, des novices, des profès, et un large cercle de membres externes - de fraternités organisées sous forme de groupes de prière.

Au commencement, Jelena a transmis le message suivant :

« La Gospa dit : je désire avoir un groupe de prière ici. Je le guiderai et je lui donnerai des règles de consécration. Par ces règles, chacun dans le monde peut se consacrer. Réfléchissez pendant un mois, mais transmettez les conditions que je donne :

D’abord, qu’ils renoncent à tout et se mettent complètement entre les mains de Dieu. Que chacun renonce à toute peur, car si vous vous abandonnez à Dieu, il n’y a pas de place pour la peur. Les difficultés que vous rencontrerez favoriseront votre croissance spirituelle et la gloire de Dieu. J’invite les jeunes, car les personnes mariées ont leurs obligations. Mais tous ceux qui désirent participer à ce programme peuvent le suivre au moins partiellement. Je guiderai le groupe. »

Outre les rencontres hebdomadaires régulières, la Gospa a demandé au groupe de faire l’adoration nocturne une fois par mois, ce que le groupe faisait habituellement la nuit du premier samedi du mois, adoration qui s’achevait le matin par la messe dominicale.

III

Après un bref résumé des faits, essayons de répondre à une question simple : Qu’est-ce qu’un groupe de prière ?

Le groupe de prière est une communion de fidèles qui se réunissent pour la prière une ou plusieurs fois par semaine ou par mois. C’est un groupe d’amis qui prient ensemble le rosaire, qui lisent les Saintes Écritures, qui célèbrent la messe, qui se rendent mutuellement des visites et qui échangent leurs expériences spirituelles. Il a toujours été conseillé que le groupe soit accompagné par un prêtre, mais si ce n’était pas possible, que leurs rencontres de prière se déroulent dans la simplicité.

Les voyants soulignent toujours que le premier et le plus important groupe de prière est en réalité la famille, et que seulement en prolongement de celui-ci on peut parler d’une vraie éducation spirituelle qui trouve sa continuation dans un groupe de prière. Chaque membre du groupe doit être actif, participer à la prière et partager ses expériences. Ce n’est qu’ainsi que le groupe peut vivre et grandir.

IV

Le fondement biblique et théologique du groupe de prière se trouve principalement dans la parole du Christ : « En vérité, si deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. » (Mt 18,19-20)

Le tout premier groupe de prière est né pendant la première neuvaine de prière après l’Ascension du Christ, lorsque la Vierge a prié avec les disciples, attendant dans la prière que le Seigneur Ressuscité accomplisse Sa promesse et envoie l’Esprit Saint, ce qui s’est réalisé le jour de la Pentecôte (Ac 2,1-5). L’Église des premiers temps a prolongé cette prière, comme nous le dit saint Luc dans les Actes des Apôtres : « Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Ac 2,42) et « Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leur maison, prenant leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés. » (Ac 2,44-47)

V

Il existe sûrement une raison sociologique à l’existence des groupes de prière, surtout à notre époque. Chaque personne doit individuellement veiller à sa croissance spirituelle personnelle, mais, à cause de la structure psychophysique de la personne humaine, la communion avec les autres est indispensable pour la croissance. C’est particulièrement important à notre époque, où le rythme de vie peut facilement conduire l’individu à se perdre. Le groupe représente un engagement : il permet aux membres de rester plus facilement fidèles au rythme de prière. Le groupe favorise la croissance spirituelle, la rectifie quand c’est nécessaire, et l’encourage. L’expérience des uns enrichit et illumine l’expérience des autres. Qui reste seul court le danger de cheminer sans aucun contrôle !

Dans le cadre d’un groupe de prière, les difficultés peuvent être plus facilement surmontées : elles se transforment et peuvent devenir des expériences spirituelles riches. Le groupe favorise également l’éclosion des charismes et leur orientation.

VI

Le lien entre les groupes de prière marials et la communauté paroissiale est clair. Le groupe de prière, cependant, ne doit jamais s’ériger en surveillant des activités liturgico-pastorales de la paroisse. C’est néanmoins une réelle tentation qui guette les groupes qui ne sont pas très bien accueillis par l’équipe pastorale paroissiale, ce qui n’est pas rare. De nombreux prêtres manifestent en effet une certaine résistance par rapport aux groupes de prière en général, et tout particulièrement les groupes de prière issus de Medjugorje. Si l’on n’est pas attentif, ces groupes peuvent développer un esprit négatif et critique à l’égard de tout ce que le curé de la paroisse entreprend. La conséquence en serait une prise de distance et une marginalisation du groupe, exposé ainsi directement au danger de se séparer de la communauté paroissiale. Je ne veux pas aborder la problématique du rapport entre la communauté paroissiale et le groupe de prière, mais seulement fortement souligner qu’un groupe de prière de spiritualité mariale ne devrait jamais se laisser provoquer ni marginaliser : il risquerait alors de virer trop à gauche ou trop à droite, ou même de devenir sectaire, ce qui serait finalement nuisible, tant pour le groupe que pour la communauté paroissiale.

Un autre danger rencontré souvent dans les groupes de prière marials est la création d’une atmosphère apocalyptique et catastrophique. Ces groupes semblent tout savoir sur les événements futurs, les catastrophes et les cataclysmes, et diffusent un esprit de peur et d’angoisse. Leur « connaissance » est toujours alimentée par une course après les personnes qui transmettent des messages de ce genre. Il arrive facilement que ces groupes en « sachent » plus sur les événements futurs que ce que Jésus nous a dit dans l’évangile. Un tel esprit catastrophico-apocalyptique est souvent alimenté par les « secrets » que la fantaisie, souvent malade, transforme en certitudes au sujet de l’avenir.

Si un groupe succombe à l’un ou l’autre de ces pièges, il n’est plus conforme à l’esprit marial. Marie est une Mère, et une mère ne diffuse jamais la peur et l’angoisse parmi ses enfants, mais les éduque dans la paix et la confiance.

Le groupe de prière doit non seulement être en lien avec le curé de la paroisse et l’équipe paroissiale, mais doit être le cœur et l’âme de chaque communauté paroissiale. Les groupes marials sont, par nature, des « cellules maternelles » de leurs communautés paroissiales qui, vivant leur vie de prière, développent les attitudes maternelles de la paroisse. Ces « cellules maternelles » engendrent de nouveaux fidèles convaincus, elles renouvellent et protègent les familles, elles éduquent les jeunes, suscitent les vocations, développent des activités de tout genre : liturgico-pastorales, mais également de charité, au service des personnes âgées, des malades, des exclus, des prisonniers. Tout cela peut être résumé par les paroles du Pape Jean-Paul II écrites dans l’encyclique « Évangile de la Vie » : la vie doit être « respectée, défendue, aimée et servie ». (Cf. « Évangile de la vie, 1995, N°5) Les groupes marials, en tant que cellules maternelles de la paroisse, agissent selon les critères exprimés par Jésus et notés par saint Matthieu au chapitre 25,31-46 de son évangile, où une seule chose est claire : les prières, le jeûne, les messes et les confessions doivent développer l’amour envers tout homme et le courage de servir chacun. L’esprit et le cœur maternel reconnaissent les besoins des enfants et réagissent, infatigables, au delà de toutes les lois et de toutes les réglementations.

Ces groupes apporteront sans doute à l’Église contemporaine un réel renouveau de la vie chrétienne et révéleront son vrai visage qui risque actuellement d’être défiguré.

VII

En résumé de ce que la Gospa a demandé aux groupes de prière à Medjugorje, on peut dire qu’il s’agit premièrement d’une ferme décision en faveur de la prière quotidienne, puis de la participation à la sainte messe, de la confession mensuelle, du témoignage et de l’engagement dans la paroisse. Une fois, avant Noël, la Gospa a demandé à chaque membre du groupe de faire une bonne œuvre. Ils sont allés au secours des personnes âgées, ont visité les malades et les infirmes, ont aidé à réparer les maisons des familles pauvres, à préparer le bois pour l’hiver, etc...

Au niveau spirituel, outre les rencontres de prière durant la semaine, la Gospa a demandé qu’ils fassent des retraites spirituelles d’un ou de plusieurs jours et qu’ils aillent dans la nature pour y faire des exercices spirituels.

Selon les messages, il est possible d’établir quelques règles pour les groupes de prières de Medjugorje :

  • Renoncer à tout et s’abandonner complètement à Dieu en croyant fermement que tout ce qui arrive se transforme en bien.
  • C’est un appel aux jeunes à participer aux groupes de prière.
  • Renoncer à toute peur et à toute angoisse, car l’abandon à Dieu ne laisse plus aucune place à la peur.
  • Aimer les ennemis et chasser de son cœur toute haine, toute amertume et tout jugement.
  • Jeûner deux fois par semaine.
  • Participer aux réunions du groupe au moins une fois par semaine.
  • Se décider à prier trois heures par jour : prière du matin et prière du soir, la messe, la communion, l’adoration, élargir la prière au temps de travail.
  • Prier pour les évêques et pour tous ceux qui détiennent le pouvoir en Église.
  • Décider de rester dans le groupe de prière pendant quatre ans, profiter de ce temps pour la maturation personnelle et, pendant ce temps, ne prendre aucune décision d’orientation fondamentale pour sa vie.
  • Chaque groupe doit être accompagné par un prêtre.

Le 25 avril 1983, la Gospa a donné le message suivant par Jelena : « Dis à mes fils et mes filles que mon cœur brûle pour eux. Je demande seulement la conversion, seulement la conversion ».

VIII

Dans le compte-rendu de son groupe de prière à Lima, au Pérou, Cécilia Batlle de Zavala écrit :

  • Chaque mardi, ils se réunissent pour la prière du rosaire, la lecture des messages, l’enseignement, les témoignages. Le père Angelo Costa, leur guide spirituel, vient une fois par mois pour accompagner le groupe.
  • Ils ont un groupe de femmes, dont le nombre augmente continuellement, qui se consacrent aux prisonniers, prient avec eux, leur apportent des livres, visitent et aident leurs familles.
  • Un groupe se rend régulièrement dans les hôpitaux pour visiter les malades les plus abandonnés, afin de les aider spirituellement et matériellement.
  • Un groupe se rend dans les maisons de repos dans le même but.
  • Ils organisent des retraites spirituelles pour les familles et pour les jeunes.

Durant le conflit entre le Pérou et l’Equateur ils ont organisé une grande « Action du Rosaire pour les militaires ». Après en avoir informé toutes les aumôneries militaires, ils ont reçu de nombreuses lettres touchantes de la part des officiers et des soldats. (Rapport étendu au VIe rencontre des centres marials - Kraljica Mira à Quito, Equateur, en octobre 1995)

IX

Je voudrais conclure avec un message de la Gospa :

Message du 25 novembre 1994

« Chers enfants, aujourd’hui, je vous invite à la prière. Je suis avec vous et je vous aime tous. Je suis votre Mère et je désire que vos cœurs soient tous semblables à mon cœur. Petits enfants, sans la prière vous ne pouvez pas vivre ni dire que vous êtes miens. La prière est joie. La prière est ce que le cœur humain désire. C’est pourquoi, rapprochez-vous petits enfants, de mon Cœur Immaculé et vous découvrirez Dieu. Merci d’avoir répondu à mon appel ! »

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Mr. fr. Miljenko Stojić, ofm

CENTRE D’INFORMATION « MIR » MEDJUGORJE

INTRODUCTION

Ceci n’est pas une conférence au sens classique du mot, mais plutôt un rapport concernant les questions pratiques de la transmission des messages de la Gospa, et de tout ce qui se passe à Medjugorje, par le biais des moyens contemporains de communication sociale. Je vais également donner une esquisse de l’orientation que cet engagement devrait prendre.

Rappelons-nous que les moyens de communication sociale, la presse, la radio, et surtout la télévision, représentent une des pierres angulaires sur lesquelles repose la société contemporaine. Ils ne sont pas seulement les principaux moyens de diffusion d’informations, mais exercent aussi une grande influence sur l’opinion publique, sur la transmission des valeurs et l’établissement de leur « échelle », sur les modèles de comportement, sur la mentalité de l’homme contemporain, particulièrement des jeunes générations. À ces moyens, il faut ajouter le plus récent : le monde informatique, en particulier, le réseau mondial « Internet ».

Le Concile Vatican II a bien discerné les orientations que le monde contemporain était en train de prendre et n’a pas manqué de traiter dans ses documents la question des moyens de communication sociale. Le Magistère de l’Église a poursuivi son travail dans cette direction.

I. L’ÉVANGELISATION CATHOLIQUE PAR LES MÉDIA

Que cela nous plaise ou non, il faut bien constater que nous vivons dans un monde sécularisé. Il a ses valeurs à lui, qui n’ont plus leur appui dans les valeurs que notre expérience religieuse veut transmettre. Il nous faut néanmoins vivre dans le monde tel qu’il est et rendre témoignage de la Parole de Dieu.

1. Le rôle des moyens de communication sociale dans l’évangélisation moderne

Le terme « moyens de communication sociale » entre dans l’Église par la grande porte avec le Concile Vatican II. Nous le trouvons dans les documents conciliaires « Inter Mirifica » et « Communio et Progressio ».

Le terme « évangélisation » est nouveau, postconciliaire. Il est inconnu au Concile. Il apparaît pour la première fois dans les documents ecclésiaux avec le Pape Paul VI, qui l’a employé dans la lettre apostolique « Evangelii Nuntiandi » en 1975. L’évangélisation est ici définie comme la mission globale de l’Église qui ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des relations réelles et durables entre l’Évangile et la vie personnelle et sociale de l’homme.

L’activité évangélisatrice est une réalité très riche, complexe et dynamique qui englobe les éléments suivants : 1. le renouvellement de l’humanité ; 2. le témoignage ; 3. l’évangélisation explicite ; 4. le consentement du cœur ; 5. l’adhésion à la communauté ; 6. la réception des signes ; 7. l’activité apostolique. Ces éléments de l’activité évangélisatrice ne sont jamais indépendants ni isolés, ils s’interpénètrent et agissent ensemble. Les moyens de communication sociale au service de l’évangélisation ne peuvent jamais remplacer - et encore moins exclure - la pastorale régulière, le témoignage de vie, la catéchèse systématique, la liturgie, la dévotion populaire ou d’autres formes de promotion de la foi.

2. La doctrine du document « Aetatis Novae »

Ce document part du constat que les moyens de communication sociale jouent un rôle important dans la société humaine. Pour beaucoup, ils deviennent le moyen principal d’information et de formation, de direction et de conseil dans leur comportement personnel, familial et social. Grâce aux possibilités techniques actuelles, aucune frontière géographique ou politique ne peut arrêter l’impact des moyens de communication sociale. Ils créent ainsi une réalité nouvelle, jusqu’alors inconnue. Les fidèles et les autorités de l’Église doivent être conscients de ce développement et y prendre activement part.

Dans la première partie, intitulée « Le terrain de la communication sociale », le document propose, à partir de la position de l’Église, une analyse détaillée de cette nouvelle réalité du point de vue de son développement culturel, social, politique et économique.

Dans la deuxième partie, intitulée « Les tâches de la communication », le document développe le rôle positif des moyens de communication sociale : ils sont au service des hommes et des cultures, favorisent le dialogue avec le monde, sont au service de la société et du progrès social, au service de la communion ecclésiale et de la nouvelle évangélisation.

Le rôle négatif des moyens de communication sociale, traité dans la troisième partie du document, consiste dans la promotion éventuelle du sécularisme, de l’esprit de consommation, du matérialisme, de la déshumanisation et de l’insensibilité à la condition des pauvres et des défavorisés.

La quatrième partie du document parle de la réponse pastorale de l’Église. Il y est dit que l’Église devrait promouvoir ses propres moyens de communication et les programmes catholiques au service de la communication sociale. La pédagogie et la formation à la communication doivent devenir partie intégrante de la formation des acteurs de la pastorale.

La cinquième partie invite les évêques à accorder la priorité nécessaire au domaine des moyens de communication sociale. Ils doivent prendre en compte les particularités de leurs nations, de leurs régions et de leurs diocèses.

II. L’ACTIVITÉ DU CENTRE D’INFORMATION « MIR » DU SANCTUAIRE DE LA REINE DE LA PAIX, MEDJUGORJE

La nécessité de bien présenter les apparitions de Notre-Dame au grand public s’est fait sentir dès le début des apparitions. Nous n’avons jamais cherché à faire de la publicité, mais seulement à aider les fidèles à avoir accès à la vérité. Notre travail actuel poursuit le même objectif.

Il est vrai que nous aurions dû, dès le commencement, créer un système efficace de diffusion des informations sur les apparitions de Notre-Dame depuis le Centre, là où les événements ont lieu ; ces objections sont justifiées. Néanmoins, les difficultés qui ont empêché un tel projet sont également bien fondées : souvenons-nous qu’en 1981, lorsque les apparitions ont commencé, Medjugorje gémissait encore sous le joug de la dictature communiste. Cela signifiait que nous étions sans cesse sous la surveillance de la police, que nous n’avions pas accès aux moyens modernes de communication sociale, et que nous n’avons pas pu envisager un tel projet. On allait en prison à cause d’une parole, et parfois même sans aucune raison. Dans cette situation, il était difficile de trouver des laïcs qualifiés capables de travailler sur la transmission des messages de la Gospa par les moyens modernes de communication sociale. La troisième grande difficulté était la position négative de l’évêque envers les événements de Medjugorje, attitude qui a remplacé son enthousiasme du début et son attitude courageuse initiale face au pouvoir communiste.

Et pourtant, les difficultés n’ont pas enseveli toutes les bonnes idées. Avec l’annonce de l’arrivée de la démocratie en 1990, nous avons commencé à réfléchir systématiquement sur toutes les données de la situation. Malheureusement, la terrible et injuste guerre qui a suivi très rapidement nous a obligés à laisser la réalisation de toutes les idées pour un meilleur lendemain. En raison de la guerre, le nombre de pèlerins a diminué, mais le désir de savoir ce qui se passe à Medjugorje et de rester en contact avec ce lieu ne s’est pas estompé. C’est pourquoi, en novembre 1993, le « Centre d’Information » a démarré son activité. Il a commencé à constituer des archives et une bibliothèque, et à envoyer dans le monde entier des informations sur les événements. Le matériel informatique indispensable acquis avec le temps a permis le lancement du numéro pilote du « Bulletin de Presse » en novembre 1994. Le « Bulletin de Presse » a été envoyé par fax dans le monde entier, selon le même principe qui fut utilisé pour envoyer le message de la Gospa et son interprétation.

Au long des jours, de nouvelles idées se sont développées, comme Robofax, radio, site Internet, télévision locale... dans le seul but de faciliter la transmission du message de la Gospa.

1. Les archives
La création des archives a commencé avec le rassemblement de la documentation concernant les guérisons qui ont eu lieu jusqu’à présent. Nous avons actuellement 380 guérisons enregistrées, un grand nombre de dossiers étant accompagnés de la documentation nécessaire.

Dès le début des événements, les journalistes n’ont cessé de venir et d’écrire sur les apparitions de Medjugorje. Nous n’étions pas en mesure de rassembler tous les articles publiés dans les journaux, mais nous sommes en possession d’un grand nombre d’entre eux. Les plus intéressants sont certainement ceux qui datent du temps du communisme. On peut y voir la fureur du mal qui s’est dressé contre les apparitions de la Gospa.

Au cours de ces quinze années, on a beaucoup photographié à Medjugorje. Nous gardons ces photos dans nos archives et nous les utilisons pour illustrer les articles de journaux et les livres que nous publions.

Nous avons également commencé à rassembler et à archiver les pellicules. Nous le faisons selon l’exemple des grandes maisons d’édition.

2. La bibliothèque
De nombreux et divers livres ont été écrits, motivés par le désir d’étudier et de pénétrer le cœur des événements de Medjugorje. Une partie, en plusieurs langues, se trouve rassemblée dans les locaux de notre « Centre ». Actuellement, nous n’avons pas suffisamment de place pour cela, mais le développement du sanctuaire qui est en vue nous donne l’espoir de disposer de plus d’espace dans l’avenir.

À cette occasion, nous faisons appel à tous ceux qui peuvent nous aider à enrichir notre bibliothèque et nos archives : le « Centre » n’a pas été créé seulement pour nous. Les informations dont il dispose sont au service de tous les Centres du monde, ainsi que des particuliers qui désirent publier des ouvrages sur les événements de Medjugorje.

3. Le Bureau d’Information
Le retour des pèlerins en août 1995 a incité la réouverture du « Bureau d’Information ». Il a été créé en 1991, mais, à cause de la guerre, a été obligé de suspendre ses activités. Il est maintenant ouvert tous les jours de 10.00 à 14.00, sauf dimanche et jours féries. En fonction des besoins croissants, les heures d’ouverture sont susceptibles de modifications. Vous pouvez contacter le « Bureau d’Informations » par téléphone au 088 650 400. Ce numéro deviendra bientôt le 088 651 988.

La tâche du « Bureau d’Information » est d’offrir aux pèlerins les informations les plus diverses. Il centralise les dates d’arrivée des pèlerinages, ce qui nous permet d’organiser plus facilement le service des pèlerins dans le sanctuaire. Le « Bureau d’Information » ne s’occupe pas du logement des pèlerins.

Le « Bureau d’Information » organise également les rencontres des pèlerins avec les voyants. Ces rencontres sont organisées quotidiennement dans les locaux du sanctuaire. Actuellement, elles ont lieu à 8.30. Il est également possible d’organiser les rencontres avec les prêtres au service du sanctuaire. Nous demandons à tous les organisateurs de pèlerinages d’en tenir compte. Une bonne communication nous facilitera l’organisation au service des pèlerins.

« L’Association des Guides », étroitement liée au « Bureau d’information », a repris ses activités en septembre 1995. Cette association a été fondée en 1991 pour offrir aux pèlerins de Medjugorje des informations religieuses, culturelles, historiques, archéologiques et ethnographiques. Pour bien accomplir leur tâche, les guides ont été préparés par une formation spécifique. Dès votre arrivée à Medjugorje, vous pouvez demander leurs services au « Bureau d’information ».

4. Le Bulletin de Presse
Nous avons lancé le « Bulletin de Presse » à la demande des pèlerins, et surtout des Centres de Paix, qui souhaitaient être régulièrement informés sur les événements dans le sanctuaire. Le « Bulletin de Presse » représente la position officielle du sanctuaire. Par le biais du « Bulletin de Presse », nous pourrons plus facilement empêcher la formation et la diffusion de fausses informations sur les événements de Medjugorje. Il contient des informations, des nouvelles, des messages... qui peuvent aider les amis de Medjugorje à travers le monde à rester en lien avec le sanctuaire.

Le numéro pilote a été publié le 23 novembre 1994. Il est actuellement diffusé en croate, en anglais, en allemand, en français et en italien, un mercredi sur deux. Nous remercions tous ceux qui nous aident dans le laborieux travail de traduction. Nous accueillerons avec joie toutes les bonnes idées.

5. Services divers
La tâche du « Centre » est également d’être en contact avec les journalistes, les équipes de radio et de télévision qui viennent à Medjugorje ou qui s’intéressent à Medjugorje. Nous souhaitons leur offrir la meilleure information possible, aussi rapidement que possible, sur ce qui se passe ici. Nous sommes également disposés à aider ceux qui veulent écrire des livres sur Medjugorje, et ceux qui font des travaux de recherche universitaire sur le thème des apparitions de la Gospa.

6. Le Robofax
Au début, les messages de la Gospa, leur interprétation et le « Bulletin de Presse » étaient envoyés dans le monde entier par fax, ce qui nous prenait beaucoup de temps et nous imposait de grandes dépenses. Grâce à la persévérance, nous avons appris l’existence du système informatique « Robofax » qui permet à tout un chacun, à tout moment du jour et de la nuit, en s’adressant à notre ordinateur, de se procurer le dernier message en cinq langues, son interprétation en anglais (à partir du 29 du mois) et le « Bulletin de Presse » en cinq langues, un mercredi sur deux.

Le principe de fonctionnement du Robofax est très simple. Il faut d’abord programmer le fax duquel nous appelons sur le mode « tone ». (Tous les fax fonctionnent sur le mode « pulse » et le mode « tone ».) Ensuite, il faut appeler le numéro du Robofax : 00 387 88 642 339. Quand la communication est établie, il suffit de suivre les indications dans la langue de votre choix.

La période écoulée montre que le système Robofax présente néanmoins quelques difficultés, dues principalement aux mauvaises liaisons téléphoniques qui datent de l’époque du communisme. La construction d’une centrale digitale touche actuellement à sa fin et ces difficultés vont disparaître.

7. Internet
Le terme Internet désigne un réseau informatique qui connaît aujourd’hui un succès aussi rapide qu’inattendu. Plus de 5 millions d’ordinateurs y ont déjà accès, avec environ 30 millions d’utilisateurs. Les estimations prévoient que d’ici fin 1996 plus de 15 millions d’ordinateurs auront accès au réseau Internet.

Le réseau Internet propose des informations sur tous les domaines de l’activité humaine. La partie du réseau la plus intéressante pour nous sont les pages du « World Wide Web », plus communément appelées « pages web ». Chaque utilisateur peut rédiger ses pages et présenter ses informations à tous les utilisateurs du réseau.

Les nouvelles de Medjugorje sont actuellement diffusées par le docteur Piero Gottardi de Bolzano en Italie. L’adresse Internet où l’on peut les trouver est : http://www.eclipse.it/medjugorje. L’adresse e-mail (boîte aux lettres informatique) du docteur Gottardi est : pierogottardi@dnet.it. Lorsque vous lirez ces lignes, notre « Centre d’Informations » aura probablement déjà créé ses pages web. Nous vous tiendrons au courant à travers le « Bulletin de Presse » et l’adresse de Bolzano.

Pour utiliser le réseau Internet, il faut avoir un ordinateur, un modem et le logiciel d’accès. Alors que nous communiquons avec le monde entier, nous ne payons que les frais de la communication locale avec le serveur le plus proche, situé souvent dans notre localité ou dans une localité voisine.

8. Le BBS
Dès que nous aurons mené à bien notre accès au réseau Internet, nous commencerons le travail sur le projet BBS (Bulletin Boarding System). C’est également une sorte de réseau informatique qui se distingue des autres par le fait qu’il suffit d’avoir un ordinateur, un modem et le logiciel adapté pour importer certaines informations sur son propre ordinateur. Notre ordinateur devient ainsi un serveur et chaque personne qui connaît notre numéro de réseau peut copier les informations qu’il contient, laisser un message ou dialoguer avec nous. Il est aussi possible de dialoguer avec un ou plusieurs interlocuteurs dans n’importe quel endroit du globe.

9. La radio
Dans la civilisation contemporaine, c’est le moyen le plus commun pour joindre quelqu’un, où qu’il soit. C’est pourquoi son influence est immense.

La « Radio Medjugorje » a commencé à diffuser ses programmes au début de la guerre en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Elle traitait de thèmes politiques, religieux, culturels, sportifs et autres. Elle a été ouverte à tout ce qui intéresse actuellement les gens de Medjugorje. Puisque le matériel était déficient et ancien, la radio a cessé d’émettre au bout de seulement deux ans d’activité, et nous n’avions pas de moyens pour la relancer.

Dès la fin de la terreur communiste, nous avons commencé à sérieusement envisager le lancement d’une radio sous l’égide du sanctuaire de la Reine de la Paix à Medjugorje. Les concepts étaient divers et variés, et ce n’est que ces derniers jours que la décision définitive a été arrêtée. Nous avons décidé de lancer une radio qui commencera à diffuser au plus tard à l’occasion du 15e anniversaire des apparitions de la Gospa.

Nous l’avons conçue comme une radio locale. Nous la voulons au service des pèlerins et de tous ceux qui vivent dans la paroisse de Medjugorje et dans ses environs. Elle nous permettra de mieux vivre en frères et sœurs.

Pour l’instant, nous n’envisageons pas de diffusion plus large. Un jour, peut-être, reconsidérerons-nous cette idée. Nous sommes d’avis qu’une radio locale doit toujours exister.

La radio s’appellera « Radio "Mir" Medjugorje ». Ceux qui veulent la contacter peuvent composer le numéro de téléphone suivant : 088 651 300.

Puisque nous sommes encore dans la phase de lancement de cette radio, nous ne pouvons pas donner de description plus détaillée de son fonctionnement. Notre première réalisation sera la diffusion quotidienne à une heure précise de divers renseignements et informations pour les pèlerins de différents groupes linguistiques. La radio transmettra également le chapelet, la messe et d’autres événements du sanctuaire. Ceux qui voudront témoigner de leur expérience à Medjugorje pourront le faire. La population locale sera informée de tout ce qui se passe dans le sanctuaire et pourra parler de tout ce qui la préoccupe. Nous traiterons des questions religieuses, mais aussi politiques, sociales, culturelles et sportives.

Nos correspondants collaborent déjà avec la « Radio Herceg-Bosna » (qui émet dans toute la Bosnie-Herzégovine ainsi que dans une grande partie de la Croatie), et parfois à la « Radio Croatie - Studio Zagreb ». Une fois par mois, pendant une demi-heure, nous avons la liaison avec la « Radio Maria » en Italie.

En ce qui concerne la radio, nous acceptons volontiers de l’aide, car nous en avons grandement besoin en ce moment. Votre aide matérielle sera la bienvenue, vos bonnes idées aussi.

10. La télévision
Avec la radio, c’est le moyen de communication qui a le plus d’influence aujourd’hui. Beaucoup ne croient que ce qu’ils ont vu à la télévision. Ils disent : « Nous l’avons vu », oubliant que tout peut être manipulé.

Actuellement, nous ne sommes pas encore capables de lancer un studio télévisé au service du sanctuaire et de la vérité, mais nous laissons cette possibilité ouverte.

Nous travaillons en étroite collaboration avec deux chaînes télévisées : HTV-Zagreb et HTV-Mostar. C’est ainsi que les images du sanctuaire sont diffusées dans toute la région et plus largement encore. Nous restons évidemment à la disposition de toute équipe de télévision qui viendrait à Medjugorje animée de bonnes intentions.

III. LE LIEN AVEC D’AUTRES CENTRES DANS LE MONDE

Dès le début, nous avons cherché à établir des liens avec d’autres Centres dans le monde. Le plus grand obstacle pour cela a été la guerre, mais également les mauvaises liaisons téléphoniques. Tout est en train de se stabiliser, ce qui facilitera nos relations.

Nous souhaiterions rencontrer les représentants de divers Centres lors de leur séjour à Medjugorje, afin d’échanger nos expériences respectives. Ces rencontres seront bénéfiques pour les uns comme pour les autres.

Nous avons commencé à présenter certains de ces Centres dans le cadre de notre « Bulletin de Presse ». L’expérience nous a montré que cette idée a trouvé un écho positif.

Il y a mille manières de nous aider mutuellement. Nous espérons que la présentation des activités de notre Centre et de nos projets vous permettront de trouver des domaines dans lesquels nous pourrions collaborer davantage. De notre côté, nous sommes ouverts à toute forme de collaboration avec vous.

Il serait bon de souligner que le « Centre d’Information "Mir" du Sanctuaire de la Reine de la Paix – Medjugorje » et les prêtres qui travaillent à Medjugorje, sont les seuls représentants officiels du Sanctuaire. Aucune autre personne ou organisme - même installé et travaillant à Medjugorje - n’est habilité à le représenter. Nous le soulignons à cause des malentendus qui surgissent parfois.

Notre « Centre » deviendra bientôt une personne morale appelée « Centre d’Information "Mir" Medjugorje ». Vous recevrez toutes les informations concernant ce changement en temps opportun. Merci de bien vouloir les prendre en compte.

CONCLUSION

L’époque où l’Église était divisée en clergé et laïcs est heureusement révolue. Cette division donnait au clergé le rôle d’annoncer la Parole de Dieu, et aux laïcs celui d’obéir aveuglément.

Depuis Vatican II tout cela a changé. Le Concile a affirmé que nous sommes tous ensemble le peuple de Dieu et qu’il n’y a pas et ne doit pas y avoir de division. Lors de notre baptême, nous avons tous reçu le sacerdoce baptismal, et notre devoir est de répandre le message de Dieu et de le vivre, là où nous sommes, dans nos milieux. C’est ainsi que les « laïcs » ont commencé à participer plus activement à la vie de l’Église.

En ce qui concerne les moyens de communication sociale, je pense que notre implication devrait y être triple :

Il faut développer les moyens de communication sociale purement catholiques qui diffuseront le regard catholique sur le monde et sur les événements.

Il faut également développer d’autres moyens de communication sociale qui ne s’appelleraient pas « catholiques », mais qui seraient dirigés par des catholiques et emploieraient des personnes de conviction. Leur devoir serait de préparer doucement ceux qui un jour voudraient devenir catholiques ou voudraient approfondir leur foi. C’est pourquoi, ils devraient être ouverts à tous les événements. Ces moyens seraient également au service de ceux qui sont pleinement conscients de leur foi, mais veulent faire leurs preuves et se manifester socialement.

Il ne faut pas rejeter les moyens de communication sociale qui sont indifférents ou même hostiles à la foi catholique. Il faudrait y exercer une certaine influence pour toucher, à travers eux, ceux qui les utilisent.

La Gospa est venue et est restée si longtemps pour que son message parvienne à tout le monde. Aidons-la dans cette tâche. Nous avons le droit et le devoir d’utiliser tous les outils modernes pour rapprocher la Parole de Dieu de tous les hommes avec lesquels nous sommes en contact. Nous ne devons pas rejeter le monde dans lequel nous vivons. Il est une donnée à l’intérieur de laquelle nous avons à nous affirmer en tant que chrétiens, et à préparer notre passage sur l’autre rive.

ANNONCES COMPLÉMENTAIRES

Nous gérons un répondeur automatique en Croatie, N° de tél.: 9825, qui fonctionne uniquement en langue croate. Appelant à toute heure le numéro 9825, vous pouvez entendre le dernier message de la Gospa, son interprétation et, tous les mercredis, les nouvelles de Medjugorje. Ceux qui appellent depuis un pays étranger doivent composer le préfixe 01 pour Zagreb. Le répondeur automatique est opérationnel depuis le 17 janvier 1991. Depuis, il a enregistré environ 1.400.000 appels.

L’adresse de notre site Internet est http://www.medjugorje.hr ; notre adresse E-mail : medjugorje-mir@medjugorje.hr.

Nous avons commencé à publier des livres et des dépliants sur Medjugorje.

Nous sommes devenus une personne juridique sous le nom de « CENTRE D’INFORMATION "MIR" MEDJUGORJE ».

Dans le passé, il a parfois été difficile de joindre le Robofax en raison des mauvaises liaisons téléphoniques et des problèmes de puissance électrique. Nous croyons que ces problèmes sont maintenant résolus. Nous nous excusons auprès de vous pour cela.

Les moyens financiers nécessaires pour faire fonctionner les activités du « Centre » viennent des activités du « Centre » lui-même et des dons. Dans ce but, nous avons fondé « L’association des bienfaiteurs du Centre d’Information "Mir" Medjugorje » .Tous ceux qui le désirent peuvent devenir membres de cette association en versant un don annuel et en collaborant avec le « Centre » par leurs conseils, leurs remarques ou autrement. Chaque membre recevra une carte de membre et sera régulièrement informé sur le travail du « Centre ».

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