Témoignages 1981

TEMOIGNAGES DE MEDJUGORJE ET SUR MEDJUGORJE

De la revue " Naša Ognjišta " XI, 8, Duvno, 1981, p.3A la dernière page (p. 24) du dernier numéro de notre revue, nous avons publié le message suivant adressé aux lecteurs :

" Dans ce numéro, chers lecteurs, vous vous attendiez probablement à un nouvel article sur les événements extraordinaires qui ont lieu dans la paroisse de Medjugorje en Herzégovine. Nous avons préféré attendre, prendre patience et les confier à la Providence de Dieu ! "

Désormais, trois mois se sont écoulés depuis l'apparition des premiers phénomènes extraordinaires dans la paroisse de Medjugorje, trois mois également depuis la parution de notre dernier numéro : suffisamment pour nous permettre de nous exprimer à ce sujet, principalement parce que de jour en jour et de mois en mois, ces phénomènes continuent à attirer des centaines de milliers de fidèles et de curieux à Medjugorje. Six enfants de Medjugorje continuent à témoigner chaque jour et avec fermeté des apparitions quotidiennes de la Vierge. Une multitude de fidèles de tout le pays (et de l'étranger) acceptent de plus en plus fermement ces témoignages. Parallèlement, des témoins se présentent et parlent de guérisons miraculeuses qu'ils attribuent à l'intercession de la Mère de Dieu qu'ils ont invoquée avec ferveur et en qui ils ont mis leur foi.

Et pourtant, nous n'allons pas parler d'apparitions ni de guérisons miraculeuses. Nous continuons à laisser cela " au temps, à la patience et à la Providence de Dieu ". Nous parlerons plutôt des phénomènes et des témoignages qui sont évidents et accessibles à tous les témoins oculaires.

Premièrement, depuis le commencement de ces phénomènes exceptionnels jusqu'à ce jour, une multitude de fidèles prie avec grande dévotion. Cette profonde dévotion, rarement rencontrée, est évidente pour tous ceux qui se rendent à l'église paroissiale de Medjugorje à l'heure de la messe ou de la prière. Il est également évident que des hommes et des femmes, des vieux et des jeunes, et même des tout petits, restent longuement dans le recueillement et la prière. De plus, ils approchent très nombreux le sacrement de la Réconciliation. Parmi les confessés, nombreux disent ouvertement qu'ils ne se sont pas confessés depuis des dizaines d'années, mais que quelque chose les a attirés maintenant à Medjugorje pour la confession, et qu'ils ressentent une renaissance spirituelle. Il est également évident que des groupes de pèlerins affluent à Medjugorje, en provenance non seulement de la région, mais des parties les plus éloignées du pays. Il ne s'agit pas seulement de catholiques, mais de personnes appartenant à d'autres religions. Parmi les pèlerins, nombreux viennent à pied après une marche de plusieurs jours. On remarque même des pèlerins qui viennent pieds nus. Les pèlerins viennent de jour et de nuit, pour participer à la messe du soir célébrée quotidiennement (en semaine et les jours fériés) à 18 heures. La spacieuse église de Medjugorje (parmi les plus grandes en Herceg-Bosna) est presque toujours trop petite pour accueillir tous les pèlerins.

Il est également évident que de nombreux fidèles de tous âges ont commencé à jeûner, le plus souvent le vendredi, mais également d'autres jours de la semaine. Ils jeûnent comme on n'a pas jeûné depuis longtemps : seulement au pain et à l'eau. De plus, on constate de nombreuses réconciliations entre voisins, en famille et entre des personnes.

Enfin, en ce qui concerne les messages que les enfants-voyants attribuent à la Vierge, on peut constater jusqu'à présent qu'ils ne s'éloignent pas du contenu de la foi évangélique ni le contredisent. Les enfants-voyants persistent à souligner que, par leur intermédiaire, la Gospa appelle les croyants à une prière plus fervente, à une foi plus effective, à la paix, à la réconciliation, à la conversion, au pardon et à la louange de Dieu. Selon les affirmations des enfants, la Gospa appelle au même tous les membres du clergé.

Enfin, il ne faudrait pas non plus nier les témoignages sur l'exceptionnelle gentillesse et hospitalité des fidèles et des prêtres de Medjugorje. Ceux qui viennent de loin et qui y ont reçu des paroles chaleureuses, des repas chauds et un accueil chaleureux dans des foyers en parlent avec enthousiasme. Les catholiques comme les non-catholiques rendent ce même témoignage.

Nasa ognjista, XI, 8, Duvno, 1981., str. 3.

Medjugorje, un lieu silencieux de prière

Pourquoi ne vous rendez-vous pas au moins brièvement à la paroisse de Medjugorje pour transmettre aux lecteurs vos impressions personnelles, ce que vous avez vu, appris, expérimenté ?

Depuis des semaines et des mois, des chrétiens sérieux et éprouvés nous posent ces questions et nous font ces propositions. Nous avons fini par prendre la décision d’y aller. Par un bel après-midi, nous nous sommes dirigés vers la paisible région de Brotnjo. Nous sommes arrivés à Medjugorje vers la fin d’un doux après-midi d’octobre. Il était six heures, l’heure de la messe quotidienne dans l’église paroissiale.

Une paix royale règne au village, la prière harmonieuse résonne depuis l’église. Nous pressons le pas et nous voilà sous la voûte de la spacieuse église de Medjugorje. La célébration eucharistique va prendre fin, tous les fidèles sont à genoux, sur les bancs ou par terre. Nos regards curieux se promènent dans l’église et nous constatons un nombre considérable de jeunes, dont beaucoup de jeunes hommes, élancés comme des montagnes et frais comme la rosée du matin.

La célébration eucharistique terminée, personne ne sort de l’église. Au contraire, tout le monde reste à genoux pour réciter les sept Pater, Ave, Gloria, puis le chapelet. La prière est animée par les jeunes voyants, aujourd’hui par deux d’entre eux, Vicka, l’aînée, et Jakov, le plus jeune. Les autres sont à l’école en dehors de Medjugorje. Les samedis et les dimanches, ils se joignent le plus souvent à Vicka et à Jakov. La prière est dite à haute voix, clairement, et rappelle par instants le murmure d’un ruisseau de montagne. Nous nous joignons à la prière, tout en continuant de promener le regard d’un bout à l’autre de l’église. Tout à coup, un groupe de garçons et de filles, cartables sous le bras, entrent dans l’église, s’agenouillent et se joignent à la prière commune. Plus tard, ils nous ont dit qu’ils passaient chaque jour sans exception à l’église avant de rentrer à la maison. Ils le font joyeusement, sans qu’on le leur demande.

La prière du chapelet dure longtemps, mais dans l’église personne ne bouge. Nous étions particulièrement touchés par le recueillement de jeunes hommes, peut-être parce qu’on ne les voit pas si souvent dans nos églises !

Après le chapelet, une partie de fidèles quittent l’église et d’autres restent pour la prière finale destinée aux personnes gravement malades. Sur le parvis de l’église, nous rencontrons d’abord les jeunes hommes qui nous ont tellement touchés par leur recueillement. Sans aucune question, ils commencent à nous ouvrir leur cœur brûlant d’amour envers notre Mère Marie. Ils viennent de diverses régions d’Herzégovine. Nous nous entretenons avec ceux qui viennent de Mostar et des environs. Ils disent venir souvent à Medjugorje. L’atmosphère unique de prière qui règne à Medjugorje les attire. Au retour, une indicible paix intérieure les accompagne qui les fait vivre pendant des jours. Ils nous racontent que leurs amis et eux-mêmes jeûnent strictement presque tous les vendredis, sans aucune contrainte et avec enthousiasme.

Nous prenons congé des garçons pour nous adresser aux jeunes femmes et filles qui nous approchent. Certaines viennent de Medjugorje, d’autres de Citluk, la ville voisine, d’autres encore des villages plus éloignés. Nous n’avons même pas eu le temps de poser nos questions, qu’elles viennent déjà à notre rencontre une expression d’enthousiasme religieux sur le visage. Comme les hommes, les femmes parlent surtout de la prière qui les porte et les emporte, elles parlent de la paix de l’âme, de la joie intérieure. Une fille, revenue récemment d’Allemagne, témoigne avec ravissement que depuis peu de temps elle est capable de prier pendant des heures dans un recueillement parfait, et que la prière est devenue un vrai bonheur spirituel.

En cette fin de journée devant l’église, nous faisons plusieurs rencontres. Tout le monde fait des témoignages semblables dits avec le même enthousiasme.

Dans ces événements, une chose est particulièrement intéressante : tout en y croyant fermement, les fidèles parlent beaucoup moins que l’on n’aurait pensé des apparitions dont bénéficient les jeunes, et des guérisons,. Au contraire, ils parlent de leur transformation intérieure, de la réconciliation vécue et du pardon donné, et de tout ce que nous avons déjà mentionné. Dans cette atmosphère, peu à peu, les fidèles sont rentrés chez eux en chantant des chants à Marie, surtout “ Marijo o Marijo ” et “ O mila Majko nebeska ”.

Nous nous rendons alors au presbytère pour rencontrer les jeunes voyants. Vicka et le petit Jakov acceptent sans hésitation. Dès le début de notre conversation, nous avons l’impression qu’ils sont très intelligents, très ouverts et surtout très naturels. Vicka parle avec vivacité et certitude, sans être envahissante. Elle fait toujours une claire distinction entre ce dont elle est fermement convaincue et ce qu’elle ne peut qu’indirectement déduire ou seulement supposer. Elle répond aux questions rapidement, adroitement et avec concision (parfois même avec pittoresque !). Lorsqu’elle n’a pas de réponse, elle dit tout simplement et sans hésitation : “ Je ne sais pas ! ”. Elle ne manifeste aucune arrogance de s’être trouvée, dans un certain sens, au centre de l’attention et de recevoir chaque jour des poignées de lettres des fidèles du pays et de l’étranger. Au contraire, elle ne se considère pas particulièrement bonne et surtout pas parfaite. Elle dit simplement qu’elle cherche sincèrement à être aussi bonne et aussi honnête que possible, en tant qu’être humain et en tant que croyante.

Le comportement du petit Jakov est en accord avec son âge. Durant notre conversation avec Vicka, il fouille, turbulent comme des garçons de son âge, dans la bibliothèque de la paroisse, joue avec des crayons, frappe sur la machine à écrire, court dans la pièce, s’assoie parfois, puis recommence son jeu. Mais, quelle surprise, dès que nous lui posons une question sérieuse il devient sérieux, laisse ses jouets et répond sérieusement à la question qui lui est posée.

Notre conversation avec les enfants était intime, directe et sereine, de temps en temps nous avons même plaisanté. A un certain moment, dans le désir de la provoquer, nous avons attiré l’attention de Vicka sur le fait que certains croyants respectables, même des fonctionnaires de l’Eglise, ne prennent pas au sérieux leurs visions infantiles. Vicka ne s’énerve pas du tout, mais répond paisiblement que personne n’est obligé de croire à leurs apparitions s’il ne le peut ou s’il pense autrement. Puis elle commence à raconter qu’après la première apparition elle-même n’en était pas convaincue, qu’elle ne voulait rien dire à personne, ni en parler, tant qu’elle n’était pas “ cent pour cent convaincue qu’elle voyait vraiment la Gospa et qu’elle lui parlait ”. Vicka parle de ses “ entretiens avec la Gospa ” si naturellement comme s’il était question de sa propre mère avec qui elle venait de parler. Elle souligne surtout les “ messages ” qui concernent la prière et la pénitence, la foi et la fidélité à Dieu, la paix et la réconciliation de ceux qui sont en conflit, l’honnêteté et l’humanité, l’amour et la bonté : tout comme ce que nous avaient dit les fidèles devant l’église et parfaitement en accord avec ce qui représente l’essence et l’ossature de la vie d’un vrai croyant.

Après notre entretien avec les enfants, nous sommes restés en dialogue avec les franciscains – les pasteurs locaux. Au sujet des fidèles et des pèlerins qui viennent à Medjugorje, ils soulignent unanimement les mêmes choses que nous avons déjà entendues devant l’église : un approfondissement de la piété et de la prière et une grande et pieuse fréquentation des sacrements sont des faits indubitablement constatés à Medjugorje ; la joie et la paix intérieures sont des témoignages permanents rendus par les fidèles. Le père Tomislav nous donne deux exemples récents. Le premier concerne un chrétien orthodoxe qui s’est rendu à Medjugorje vers la fin de l’été. Quelques jours avant notre venue, il a téléphoné au presbytère. Il a dit d’abord que sa vue (il était presque aveugle) ne s’était pas améliorée après son pèlerinage, mais a rajouté tout de suite avec enthousiasme que la paix et la joie intérieure qu’il éprouve sont plus précieux que la vue. Un témoignage semblable avait rendu une compatriote catholique installée en Suède : après son pèlerinage à Medjugorje, elle était totalement libérée de ses angoisses. Maintenant, elle est infiniment heureuse et profondément reconnaissante à Dieu et à la Mère de Dieu.

Nous apprenons également qu’un grand nombre d’orthodoxes et de musulmans se sont rendus à Medjugorje et que, selon leurs témoignages écrits ou oraux, ils ne peuvent l’oublier. Certains orthodoxes étaient émus jusqu’aux larmes lorsque un prêtre de Medjugorje les avait cordialement accueillis, leur parlant chaleureusement de notre Père Céleste commun et de Marie, notre Mère, qui nous aiment tous sans distinction de confessions. D’autres étaient touchés par l’attention et l’accueil des paroissiens qui les ont accueillis dans leurs maisons comme leurs propres frères et sœurs. Les paroissiens et les prêtres étaient à leur tour touchés par la profonde foi et l’amour de Dieu de ces représentants d’autres confessions. Ils étaient particulièrement enchantés par la foi et l’esprit de pénitence d’un groupe de tsiganes orthodoxes qui sont venus à genoux du village de Lukoc jusqu’à l’entrée de l’église de Medjugorje. Le père Tomislav nous a dit qu’il n’avait jamais vu une approche aussi digne de la Croix que chez ces tsiganes orthodoxes lorsqu’ils avançaient vers la croix pour l’embrasser.

Les chrétiens orthodoxes sont venus à Medjugorje des régions très éloignées : Leskovac, Zajecar, Sabac, Smederevo, Beograd, Subotica. Il y avait également des pèlerins musulmans venus de loin : un groupe est venu tout droit de Zagreb.

Les uns comme les autres restaient longuement en prière et assistaient aux liturgies avec un grand respect. Les pèlerins catholiques sont venus de tous les coins du pays, même de l’étranger. Nous avons voulu connaître des chiffres, mais les franciscains locaux ne voulaient communiquer aucune information non vérifiée. Il n’est pas possible de dire avec certitude si, entre juin et octobre, il y avait 150.000 confessions, 200.000 communions, un million de pèlerins, un peu plus ou un peu moins – impossible de savoir. Il s’agit sans doute d’une foule immense. Le plus important, c’est que les gens sont venus portés par les ailes de la foi et d’une piété sincère. Ce serait une réponse globale à notre question à propos des chiffres.

Notre conversation portait ensuite sur ce qui est beaucoup plus important et salutaire que les chiffres. Il est particulièrement significatif, soulignent les pasteurs locaux, que les paroissiens et les pèlerins commencent à entrer en eux-mêmes, dans leur âme, pour y voir ce qui est si évident dans la Bible, d’où les demandes de plus en plus fréquentes de confession, d’entretiens spirituels et de conseils – jusqu’à une totale incarnation de la foi dans la vie. C’est probablement l’origine des réconciliations qui ont eu lieu, et du fait souligné par le père Tomislav, à savoir, d’avoir un samedi donné la communion à un grand nombre d’hommes entre 25 et 30 ans. Disons au passage que les messes de samedi et dimanche sont beaucoup plus visitées que celles des jours de la semaine – ce qui est compréhensible. Selon l’évaluation des témoins oculaires, un soir du mois d’octobre deux fois plus de fidèles étaient rassemblés autour de l’église que dans l’église pleine à craquer.

Finalement, pour résumer tous les faits et toutes les impressions, rapportons le témoignage d’un jeune prêtre des environs : ces derniers mois, Medjugorje est devenu un lieu silencieux de prière qui célèbre Dieu dans un esprit “ de pénitence ” plutôt que “ de fête foraine ”. Le père Tomislav ajoute que dans cette atmosphère les anciennes valeurs spirituelles, un peu oubliées, revivent : notamment le jeûne stricte et la prière prolongée et recueillie. (Un fidèle lui avait confié que la seule personne qui lui avait parlé du vrai jeûne était sa grand-mère, mais qu’il est maintenant témoin du fait que de nombreux jeunes ont embrassé un tel jeûne.)

En effet, à Medjugorje nous avons entendu et senti beaucoup de belles choses, motivantes et instructives. Tous ces enseignements, messages et témoignages peuvent être résumés dans un seul désir et une seule attente : que l’humanité grandisse dans chaque homme, et que la foi grandisse chez les croyants. C’est en tout cas positif, car un homme plus humain et un croyant plus croyant rendront à toute la vie humaine plus de contenu et plus de joie. C’est ce que nous souhaitons tous, quelle que soit notre religion et notre philosophie de vie. Et c’est précisément ce que nous pouvons entrevoir à Medjugorje. Dans l’espoir et la prière qu’il en soit ainsi, nous avons quitté le presbytère de Medjugorje. Les étoiles scintillaient dans le ciel. Sur Medjugorje régnait la paix.

B.-L.
Nas Ognjista, XI, 9 (77) Duvno, novembre 1981, p. 10-11.

MEDJUGORJE SOUS LE SIGNE DE LA BLANCHEUR ET DE LA LUMIERE

Entraînés par de nombreux pèlerins qui affirment avec assurance avoir été, à plusieurs reprises, témoins oculaires de phénomènes exceptionnels à Medjugorje, nous nous sommes rendus brièvement une nouvelle fois dans la paroisse de Medjugorje. Bien que cette soirée du mois de novembre fut glaciale, le froid n’a pas empêché les amis de la Gospa à consacrer des heures à la prière dans l’église paroissiale. Après le programme de prière du soir, des gens connus et inconnus, originaires de Medjugorje, de Ljubuski, de Mostar, de Posusje, et de plus loin encore, sont venus à notre rencontre. Il était facile d’entamer des entretiens, puisque les cœurs étaient comblés et ouverts. Nous les avons abordés, en exprimant d’emblée notre réserve au sujet des événements extraordinaires dont on parlait tant. Les nombreux témoins de ces événements ne se laissaient ni confondre ni déstabiliser. Nous avons abordé des groupes et des personnes ensemble et individuellement. Tous affirmaient fondamentalement la même chose, sans pour autant utiliser le même vocabulaire : à notre avis, les différences sont dues à la diversité de leurs personnalités et de leur niveau de scolarisation.

Témoignages sur les événements extraordinaires

Les témoins de divers âges et de divers profils professionnels ont parlé. Nous les avons écoutées attentivement et avons noté leurs témoignages. En voici quelques-uns :

“ Un soir du mois d’octobre, j’ai vu une merveilleuse blancheur à la place de la grande croix sur le Mont Krizevac. Dans cette blancheur, j’ai vu quelque chose rappelant la figure de la Gospa, sous forme d’une statue ”, nous disait un jeune homme entouré de jeunes garçons et filles du village de Bijakovici. A notre remarque que cela pouvait être un reflet de la lumière du soleil, ils répondaient d’une seule voix que c’était impossible, car le soleil s’était déjà couché. Ils nous disaient que ce phénomène s’était répété plusieurs fois dans la même journée. Une fille décrivait ce phénomène disant : “ On voyait d’abord la croix, comme d’habitude. Puis, à la place de la croix, une blancheur était apparue, comme une colonne. La blancheur se répandait depuis le socle de la croix vers son sommet. La croix disparaissait alors, et dans la blancheur apparaissait une figure féminine. ” Pendant que la jeune fille développait sa description, d’autres jeunes la complétaient en ajoutant certains détails. “ Un matin, nous étions trente à observer ce phénomène ”, continuait la fille. “ Parmi nous se trouvait un homme de Zagreb avec sa femme et leur enfant. Ayant observé ce phénomène, ils se sont dirigés vers la croix du Mont Krizevac. Nous les avons accompagnés du regard jusqu’à ce qu’ils étaient disparus de nos yeux. Lorsque la blancheur était réapparue, nous les avons revus très clairement avancer vers la croix, comme nous vous voyons maintenant. A leur retour, il en était de même. Ils étaient visibles, puis invisibles, en fonction de l’apparition de la blancheur. ”

Les jeunes disaient que, parmi ces trente témoins, il y avait des personnes de tous les âges. Ils nous invitaient à rester pour voir nous-mêmes, étant donné que ce phénomène se répétait de temps en temps.

“ Moi aussi, je l’ai vu ! ” Une femme âgée de la paroisse de Cerin était entrée en conversation. “ J’ai vu la figure de la femme à côté de la croix. Je l’ai observé pendant 15 minutes, mais d’autres, qui l’avaient vue avant moi, disent que cela a duré une demi-heure. J’ai commencé à regarder cinq minutes avant cinq heures de l’après-midi. ” La femme affirmait qu’une cinquantaine de personnes en était témoin et ajoute : “ Il pleuvait, mais c’est comme s’il ne pleuvait pas sur nous. Nous avons prié, nous avons pleuré de joie. C’est le plus grand et le plus bel événement de ma vie. Je ne l’oublierai jamais. Maintenant, je ne crains plus la mort. ”

C’est ce que nous disait la femme de Cerin. Un homme âgé affirmait à son tour que tous les habitants du village de Bijakovici avaient vu ce phénomène.

Un groupe d’élèves s’est joint à la conversation. Ils disaient que ce phénomène s’était produit une fois lors de leur cours de catéchisme. Ils avaient interrompu le cours, étaient sorti dans la cour de l’église, et que tous avaient vu cet étrange phénomène.

Certains décrivaient ces étranges visions communes encore plus en détails. Les uns disaient que cette blancheur était aussi rayonnante que la lumière la plus éclatante qu’ils n’avaient jamais vue, d’autres, par contre, que cette lumière n’était pas comparable à la lumière ordinaire. Parmi nos interlocuteurs, certains affirmaient avoir vu ce même phénomène sur la croix du clocher de l’église. Un vieillard très vif nous expliquait ce même phénomène était apparu sur le Podbrdo au-dessus de Bijakovici.

Certains disaient avoir vu quelque chose comme une grande flamme qui leur faisait penser à un incendie, mais ils pouvaient vite constater qu’il ne s’agissait pas de l’incendie.

Parmi les témoins de ces signes répétitifs qui se manifestent à Medjugorje, nous avons rencontré quelques prêtres, jeunes et âgés. Leurs témoignages confirmaient ceux des fidèles. Voici ce que nous a dit un prêtre sexagénaire connu pour sa sagesse et sa capacité d’évaluer les phénomènes rationnellement :

“ C’était un jeudi vers 17 heures. Je me trouvais en compagnie d’un confrère prêtre et d’un groupe d’environ 70 fidèles. J’étais sorti de la sacristie et j’ai regardé vers le Krizevac. La croix avait disparu ! Qu’est-ce que c’est ? J’étais étonné. Avant d’avoir eu le temps de me rendre compte de la surprise, déjà quelque chose comme une colonne blanche était apparue. Tout ému, je suis rentré dans la sacristie pour appeler la sœur religieuse de venir voir si elle voyait quelque chose. Elle dit sans hésitation qu’elle voyait une figure féminine faisant penser à la Gospa. Ensuite, je me suis précipité vers le presbytère pour appeler d'autres prêtres, mais ils étaient déjà dehors en train d’observer ce qui se passait sur le Mont Krizevac. Certains utilisaient des jumelles. J’avais pris moi-même des jumelles pour regarder vers la montagne, et j’ai vu une figure féminine toute faite de lumière. La lumière était tellement belle et tellement agréable - je n’ai jamais rien vu de pareil de toute ma vie. Puis, je suis allé à l’église pour appeler les fidèles, mais ils étaient déjà dehors, à genoux sur la terre mouillée, plongés dans une prière fervente. Après la prière, ils avaient entonné quelques chants à la Vierge. Finalement, tout le monde était saisi par la joie et la jubilation. Parmi les fidèles, j’ai aperçu une femme du village de Hamzici que je connaissais. Elle s’exclamait : “ O, merci, Gospa ! Ce soir, je suis venue pour la quinzième fois. Maintenant, qu’il m’arrive tout ce que tu voudras, je te rends grâces de t’avoir vue ce soir ! ” “ Pour ma part ”, reprenait le prêtre, “ je dois souligner que, sans les jumelles, je ne pouvais voir que la colonne blanche de lumière, mais avec les jumelles, j’ai vu la figure de la femme.

Le phénomène s’est répété, il me semble, le mardi, 27 octobre. Il faisait plus beau que la première fois, et il y avait beaucoup de monde dehors. Encore une fois la même chose : la disparition de la croix, puis la réapparition de la croix, mais comment ? On ne voyait que la barre transversale et la partie supérieure de la barre verticale, et devant la croix une figure féminine blanche. Ceci avait duré environ 15 minutes.

Le troisième phénomène significatif a eu lieu le 4 novembre à 17 heures et 15 minutes de l’après-midi. Au moins 300 personnes en étaient témoins. Ce phénomène s’était manifesté ailleurs, à environ 200 mètres nord-est du Krizevac. C’était comme une flamme qui se tenait tranquille, comme dans un cadre. Quelque chose comme une grande porte qui diminuait et puis s’agrandissait. ”

Ce sont les trois phénomènes vus par nous, cinq prêtres. ”

Voici quelques témoignages sur les phénomènes extraordinaires sous le signe de la blancheur et de la lumière, observés à Medjugorje. Nous en avons entendu d’autres. Toutes les personnes qui en ont témoigné se sont présentées par leur nom, et certaines descriptions étaient nettement plus détaillées que ce que nous avons noté dans cet article.

Témoignages sur les transformations spirituelles

Nous ne faisons que transmettre ces témoignages des témoins oculaires. Le jugement en revient à la Providence de Dieu, au Magistère de l’Eglise et à ceux qui se sentiront appelés à interpréter et à expliquer ces phénomènes et ces affirmations. En tant que fidèles, nous savons que la foi chrétienne ne vit pas de ces phénomènes et que, privée d’eux, elle ne meurt pas non plus. Le fondement et la force de notre foi est avant tout l’Evangile, ainsi que le témoignage de la vie évangélique, tout en sachant que certains signes extraordinaires envoyés par Dieu peuvent éveiller la foi endormie.

Ce qui rejoint ces phénomènes dont témoignent des personnes et des groupes entiers, ce qui est encore plus percutant, plus tangible et plus merveilleux que les phénomènes considérés comme merveilleux, sont les transformations spirituelles des âmes. Les mêmes personnes qui ont parlé des phénomènes de lumière et de blancheur dans la paroisse de Medjugorje ont témoigné de ces transformations spirituelles par leurs paroles et par leur exemple. Nous avons pu nous en rendre compte.

Ils nous disaient qu’autrefois les prières qui duraient une demie heure semblaient trop longues, mais que maintenant quatre heures de prière ne sont pas longues. En ces derniers temps, il arrive même que le prêtre, depuis l’autel, demande aux fidèles de rentrer chez eux, mais qu’ils restent nombreux à prier. Nous en sommes témoins.

Les fidèles nous disaient ensuite que, depuis des mois, on n’entendait plus de jurons dans leurs villages. Nous pouvons le confirmer, puisque nous nous sommes rendus dans des lieux où l’on ne nous connaissait pas.

Les jeunes et les vieux se sont rendus compte des péchés de leur vie passée, désormais entièrement changée. On pouvait voir sur leurs visages qu’ils ne mentaient pas et qu’ils ne se donnaient pas en spectacle.

Ils nous ont donnés un exemple touchant témoignant d’une profonde transformation : le jour de Noël dernier, un villageois avait pleuré amèrement, parce que ses fils s’étaient tellement éloignés de la foi qu’ils ne voulaient même pas venir à la messe de minuit. Maintenant, ces mêmes fils se tiennent chaque dimanche et même chaque soir tout près de l’autel en profonde prière et sincère dévotion.

Soulignons finalement que ces témoignages sur les transformations spirituelles ne concernent pas uniquement les paroissiens de Medjugorje, mais de nombreux pèlerins qui viennent des alentours et des pays lointains.

Ces transformations spirituelles, cette blancheur et cette lumière intérieure, sont des valeurs évangéliques et les idéaux vers lesquels chaque chrétien devrait tendre en permanence. Le Christ lui-même, qui est venu pour sauver et racheter le monde, a été appelé “ Lumière du monde ”.

Nasa Ognjista, XI, 10(78), Duvno, Décembre 1981, p.13-14.